L'impact des microcrédits sur les bénéficiaires a fait l'objet d'une étude menée conjointement par l'Angem et le Cread. Concentrée uniquement sur la wilaya de Boumerdès, l'enquête devra être généralisée pour déterminer les retombées des crédits. Nawal Imès - Alger (Le Soir) Le confort des ménages s'améliore après l'octroi de microcrédits. C'est le résultat auquel est arrivée l'équipe d'enquêteurs menée par le sociologue Mohamed Saïb Musette. Ce dernier considère néanmoins que la mesure des retombées du microcrédit ne sera fiable que grâce à une enquête nationale qui toucherait un peu plus de bénéficiaires. Pour l'enquête en question, Boumerdès a été choisie comme wilaya pilote. Un échantillon de 400 promoteurs a été choisi parmi ceux ayant tout récemment obtenu leurs crédits et ceux l'ayant obtenu il y a plusieurs années. Il leur a été posé 90 questions relatives à l'apport des crédits qui leur avaient été alloués. Il en ressort qu'une majorité de bénéficiaires évoquent une amélioration de leur situation. Beaucoup affirment avoir pu améliorer leur quotidien en plus de pouvoir exercer une activité ayant plus ou moins un rapport avec leur qualification. Mohamed Saïb Musette, qui présentait hier le compte-rendu de ladite enquête, considère que le fait d'avoir un revenu constitue une satisfaction personnelle sans compter que cela favorise l'autonomie. Il rappellera qu'à travers le monde, le microcrédit cible les populations les plus vulnérables. En Algérie, il avait été introduit en 1990, géré au début par l'ADS avant la création en 2004 de l'Angem. Plusieurs formules sont proposées par cette dernière. Les microcrédits ont depuis connu une évolution en dents de scie avec un pic en 2011 avec 140 00 crédits alloués. Les chiffres selon le sociologue ne reflètent absolument rien s'il fallait seulement se contenter de tenir une comptabilité. Il préconise une enquête plus élargie. L'agence dispose maintenant d'un outil pour faire une enquête nationale. Avant la présentation de ladite enquête, une convention avait été signée entre l'Angem et la Fédération algérienne des personnes handicapées. Elle vise l'intégration des personnes aux besoins spécifiques dans le cadre des crédits alloués. La présidente de la Fédération des personnes handicapées, Atika Maameri, a précisé que grâce à cette convention, les associations affiliées à la fédération seront membres de la commission d'éligibilité des microcrédits des projets. Ces derniers seront adaptés aux profils des personnes demandeuses de crédit. Cette convention, affirme Atika Maameri, sera une occasion de plus pour démontrer que les handicapés sont en mesure d'être des citoyens responsables participant à la vie économique.