A la veille des deux importantes visites successives de Abdelmalek Sellal à Paris puis à Londres en ce début décembre, c'est le président du Conseil italien, Matteo Renzi, qui était hier mardi à Alger pour une «visite d'amitié et de travail». L'Italie, l'un des principaux partenaires de l'Algérie, y compris pendant la période cruciale de la décennie du terrorisme, compte bien reprendre sa place, et c'est ce qu'a affirmé le numéro un italien. «Nous avons discuté (avec Sellal, ndlr) de la nécessité, pour l'Italie, d'être plus présente en Algérie, et c'est pourquoi je suis ici d'ailleurs. Et je pense que nous avons beaucoup de possibilités qui s'offrent à nous.» Celui qui a accédé au pouvoir dans son pays il y a moins d'une année, tenait à préciser que «depuis que je suis élu, cette visite, celle d'aujourd'hui, est la quatrième à Alger. La première à ce niveau, certes, mais il y a eu des ministres de mon gouvernement qui étaient venus avant moi». Matteo Renzi s'exprimait ainsi lors d'un point de presse conjoint avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal, à l'issue de leur entretien au Palais du Gouvernement. «Nous avons convenu d'accroître nos relations économiques avec l'Italie, notamment dans les domaines de l'industrie, de l'agriculture, du tourisme (...) Nous avons également convenu de nous revoir et d'approfondir ces sujets à l'occasion de la réunion de la grande commission mixte qui se tiendra au cours du deuxième semestre 2015 en Italie», affirmait, pour sa part, Abdelmalek Sellal. Et parce que l'invité italien est président en exercice de l'Union européenne, Sellal n'a pas manqué d'évoquer les relations si complexes entre l'Algérie et l'Union. «Il faut que les relations entre l'Algérie et l'Union européenne s'améliorent.» Le Premier ministre faisait certainement allusion à la dernière mission de la délégation de l'Union européenne à Alger et qui a suscité une grande colère chez les autorités algériennes comme l'atteste la rencontre «houleuse» entre cette dernière et le SG du FLN, Amar Saâdani. Ce à quoi le président du Conseil italien répondra en évoquant la complexité de la composante ainsi que du fonctionnement des institutions européennes. «Elles sont très difficiles à comprendre y compris pour nous les Européens. Il y a le nombre des pays membres qui est passé de 15 à 28, mais aussi les différentes composantes avec la Commission, le Parlement, etc. Les responsables changent et viennent de diverses nationalités et c'est en symbiose avec tout cela que l'Union fonctionne.» Cela étant, les relations avec l'Algérie sont, pour les Italiens, d'une «importance stratégique». «Il y a bien sûr l'économie, notamment l'énergie. Mais il y a cette nécessité d'assurer la stabilité et la paix au sein du Bassin méditerranéen qui constitue le cœur même de la stabilité dans le monde.» Le président du Conseil italien parlera plus précisément de la Libye, l'ancienne colonie italienne. «L'Italie est le seul pays européen qui a gardé son ambassade ouverte dans ce pays. Car nous sommes convaincus que l'on est tenus d'assurer la stabilité et la sécurité pour le bien du peuple libyen ainsi que de toute la région, dont l'Italie.» Matteo Renzi ne manquera pas de rappeler que pas moins de 92% des candidats à l'immigration clandestine vers son pays partent des côtes libyennes. Ce sujet, la Libye, tout comme le Mali ainsi que la lutte contre le terrorisme constituent d'ailleurs des points essentiels dans les entretiens entre les deux pays à l'occasion de cette visite qui s'est achevée par l'inévitable tête-à-tête de Zeralda, avec Abdelaziz Bouteflika...