Le verdict prononcé ce jeudi à l'encontre des 32 jeunes émeutiers de Haïzer a été très dur, surtout vis-à-vis de sept d'entre eux qui ont écopé de deux mois de prison ferme. Passe sur leurs camarades qui ne voulaient pas se présenter au procès tenu le 13 novembre dernier et qui viennent d'être condamnés par contumace à des peines de 2 années de prison ferme et 50 000 dinars d'amende. Ceux-là étaient prévenus et s'attendaient donc à ce verdict. Mais, pour ce qui est des sept jeunes qui étaient présents à l'audience, le verdict prononcé contre eux est jugé très sévère, tant par les avocats qui faisaient partie du collectif des avocats qui s'était constitué pour défendre bénévolement ces jeunes de Haïzer qui s'étaient opposés au quatrième mandat de l'actuel président Abdelaziz Bouteflika, au même titre que beaucoup de leurs concitoyens surtout dans la wilaya de Bouira qui avait vécu en cette journée du 17 avril des émeutes à travers plusieurs communes. Aussi, et c'est parce que lors du procès, les avocats qui avaient plaidé la cause de ces jeunes émeutiers avaient tous rappelé le caractère éminemment politique de leurs gestes, à savoir des échauffourées devant le centre de vote dans le but de dénoncer cette élection au même titre que beaucoup de leurs concitoyens, et c'est parce que les avocats avaient rappelé le caractère illégal de ses accusations basées sur des vidéos et d'une manière collective sur des faits dont la justice ne reconnaît que les faits individuels, tout le monde s'attendait à ce que le verdict soit plus clément avec des sursis, ou carrément des non-lieux pour clore le dossier. Tout cela a été démenti ce jeudi, puisque le juge s'en est tenu aux faits prouvés par voie de vidéo, et apparemment sur les déclarations de certains policiers qui s'étaient portés comme partie civile dans cette affaire, pour condamner ces jeunes à la prison ferme, et d'autres à six mois de prison avec sursis et 20 000 dinars d'amende contre neuf émeutiers, deux mois de prison avec sursis pour huit autres, alors qu'un seul jeune a été acquitté, et enfin, deux derniers, des mineurs, ont été renvoyés au tribunal pour mineurs. Un jugement rendu après trois semaines, et qui a choqué tant les concernés que les dizaines et même les centaines de citoyens qui s'étaient mobilisés pour cette cause en observant à chaque fois des rassemblements de soutien devant le siège du tribunal de Bouira où se tenait le procès. D'ailleurs, lors du procès du 13 novembre dernier, la police est intervenue pour disperser violemment un de ces rassemblements en procédant aux arrestations de huit personnes qui ne furent libérées que tard dans la journée. Cela étant, et d'après certains émeutiers, le même collectif composé de 12 avocats, a été informé de ce verdict ce jeudi, et une décision de faire appel auprès de la cour de Bouira, a été retenue. De leur côté, les parents de ces émeutiers qui s'étaient mobilisés en créant un comité de crise au mois d'octobre dernier, juste au début de l'affaire, ont décidé de réactiver ce comité en appelant les citoyens de la wilaya de Bouira, ainsi que les partis politiques qui étaient avec eux, surtout le RCD et les autonomistes, à sensibiliser davantage les gens sur cette affaire qui prend une autre tournure, alors que des émeutes plus sanglantes avaient eu lieu le 17 avril dernier dans certaines communes de la wilaya mais sans que la justice ne soit actionnée. Mieux, le lendemain de la proclamation des résultats, ces émeutiers qui ont été arrêtés la veille et qui ne furent relâchés que dans l'après-midi de vendredi 18 avril, ont été informés qu'à l'occasion de cette réélection, aucune poursuite judiciaire ne sera retenue contre les gens ayant de loin ou de près participé aux événements ayant émaillé la journée du vote. Alors !