Finalement, le procès tant attendu des 32 émeutiers de Haizer, commune située à 10 kilomètres à l'est de Bouira sur la RN33, et pour lequel des dizaines d'associations, des partis politiques, des représentants du mouvement citoyen, des militants et des avocats, se sont mobilisés, n'a pas eu lieu ce jeudi. A la demande de la défense constituée de cinq avocats bénévoles dont trois du Barreau d'Alger, le procès a été reporté au 13 novembre prochain. Ce jeudi, devant le siège du tribunal de Bouira où devait se tenir le procès des 32 émeutiers de Haizer, ils étaient des dizaines de citoyens venus de divers horizons mais surtout du mouvement associatif, des partis politiques dont ceux du RCD où d'ailleurs même le président du bureau régional, des secrétaires nationaux, des élus du parti, des militants du mouvement Barakat, et des autonomistes du MAK étaient présents, mais aussi de simples citoyens venus soutenir leurs collègues, et demander l'acquittement de ces jeunes qui étaient appelés à comparaître ce jeudi pour répondre des chefs d'accusations multiples dont entre autres, atteinte au trouble public, empêchement des élections, agression des corps constitués, etc. ; des chefs d'inculpation qui peuvent les envoyer directement en prison et pour plusieurs mois, pour ne pas dire des années. Aussi, la mobilisation de ce jeudi était pour rappeler aux décideurs que ce procès était avant tout politique puisque, pour les mêmes motifs, et peut-être des motifs encore plus graves, durant la journée du 17 avril dernier, jour de l'élection présidentielle, les émeutes qui avaient éclaté à Haizer ont eu lieu également à El Esnam, à Saharidj et M'chédallah où des urnes avaient été saccagées, avant d'être remplacées. Et à Raffour où le centre avait été saccagé et le vote annulé, où des blessures avaient été signalées, de part et d'autre, des manifestants et des gendarmes, sans que des jeunes manifestants ne soient convoqués par la justice, alors qu'à Haizer, le vote a eu lieu, et le centre n'a jamais été saccagé, mais les jeunes qui étaient interpellés ce jour-là et qui furent d'ailleurs acheminés vers le commissariat central de Bouira où ils avaient passé la nuit, viennent d'être convoqués pour être jugés, plusieurs mois après cette élection. Aussi, et pour prévenir contre toute mauvaise surprise, les citoyens de la daïra de Haizer, ainsi que plusieurs associations et militants de démocratie à l'échelle de la wilaya et même d'Alger et de Béjaïa, se sont mobilisés pour défendre ces jeunes émeutiers et rappeler aux décideurs que ce procès est avant tout politique, et en tant que tel, les jeunes doivent être acquittés le plus tôt possible, pour ne pas envenimer la situation.