L'impact de la chute du prix du baril du pétrole sur l'économie du pays n'étant plus une simple vue de l'esprit de certains, le Parti des travailleurs plaide pour un débat national «sérieux» et «serein». M. Kebci - Alger (Le Soir) C'est là le souhait exprimé, hier samedi, par la secrétaire générale du PT, à l'ouverture des travaux de la commission ouvrière du parti. Un débat que Louisa Hanoune souhaite qu'il soit loin de toute surenchère à l'effet d'éloigner toute panique, le pays, selon elle, a bien d'atouts pour dépasser cette crise. Dont, citera-t-elle, les nombreux puits de pétrole sans cesse découverts, l'exploitation du gaz et du pétrole de schiste qui fait de l'Algérie la seconde force de par le monde, ou encore le fait que le pays n'ait pas de dette à l'opposé de bien d'autres nations à l'image du Venezuela. Ceci en sus, ajoutera-t-elle, des trois plans quinquennaux et les dépenses budgétisées dans le cadre de la loi de finances pour l'année 2015. Une loi qui, rassurera la patronne du PT, rendra «effective» l'abrogation de l'article 87 bis du code du travail en plus de la «création de milliers d'emplois et la permanisation de milliers d'autres travailleurs et fonctionnaires dans leurs postes». Un discours rassurant qui tranche nettement, avec celui, selon elle, «alarmiste» et semant «panique» prêché par bien d'autres voix de l'opposition. Cela dit, Hanoune n'exclura pas de recourir, au besoin, à certains correctifs comme, citera-t-elle pêle-mêle, la «réduction des dépenses de certaines institutions», l'instauration d'un «impôt sur la fortune», la «suppression des exonérations d'impôts instaurées en 2001» pour les importateurs. Elle dénoncera, au passage, l'accord d'association avec l'UE qui a fait perdre au pays, selon elle, «pas moins de 1,4 millard de dollars en termes d'impôts en raison de nombre de taxes supprimées». Qualifiant de «mirage» les investissements directs étrangers, les investisseurs fuyant à force de leur courir derrière, la première responsable du PT revendique une plus grande «précision» de la fameuse loi 51/49% et des exonérations prévues dans le cadre de la LFC 2015. «Ce n'est pas un investissement mais une dilapidation de l'argent du contribuable, qui, chez eux, investissent avec leur argent et chez nous, le font à coups de crédits». Et à Hanoune de traiter du phénomène de la corruption contre lequel elle revendique une lutte «sans merci» et «totale», s'en prenant plus particulièrement à ces activités parasitaires. Dont, citera-t-elle, ces fameuses boîtes de communication qui poussent comme des champignons, intervenant notamment dans le secteur de la culture avec, regrettera-t-elle, «aucune valeur ajoutée» puisqu'il s'agit de «syphonnage de l'argent du contribuable pour des projets fictifs». Se félicitant que des corporations aient bénéficié de conséquentes revalorisations salariales, Hanoune plaidera aussi pour une politique salariale à même, selon elle, de venir à bout des «injustices» et de «l'anarchie» induites par ces augmentations. Et d'étayer son propos par le fait qu'un «chauffeur à l'ENTV soit beaucoup mieux rémunéré qu'un journaliste» de cet établissement public.