Par Arris Touffan On nous l'annonce régulièrement, par des voies et des voix différentes. Mais c'est la même info et elle est trop souvent répétée — et quasiment dans les mêmes termes — pour qu'il n'y ait pas un fond de vérité ou, du moins, si j'ose cet alliage biscornu, de prémonition stratégique. Cette fois-ci, c'est l'iné-narrable Madani Mezrag qui remet ça : «Le problème de l'agrément est une question de temps et il sera réglé prochainement dans le cadre du projet de révision constitutionnelle. Les gens soucieux de sauver le pays, qu'ils soient du système ou des nôtres, ont demandé de nous plus de compréhension.» Voilà, il livre tout, sans qu'on lui demande rien. Il veut démontrer que l'ex-Fis, jadis dissous dans le fracas des détonations et du bruit des lames, a continué d'une certaine manière à activer en profitant de la tolérance, sinon de la mansuétude du pouvoir. La prochaine étape, et c'est logique, c'est l'agrément, sous un sigle ou un autre, et ainsi, on montrera avec tout le cynisme de rigueur que les centaines de milliers de morts de la décennie sanglante auront été sacrifiés pour des prunes. A. T.