Le feuilleton qui se joue à l'APW de Béjaïa, secouée par une crise aiguë ces derniers temps, n'est visiblement pas près de connaître son épilogue. La sortie de la nouvelle majorité au sein de l'institution élue de wilaya constituée du RCD, FLN, RND et le forum socialiste jeudi dernier, laquelle après avoir bloqué à deux reprises la session ordinaire en signe de protestation contre la non-inscription à l'ordre du jour d'un point lié au fonctionnement de l'Assemblée est passée à l'acte pour la concrétisation de l'une de ses revendications à savoir le remaniement des commissions permanentes en présence d'un huissier de justice. Cette sortie n'a pas manqué de faire réagir vivement le président de l'APW pour condamner ce qu'il qualifie de «précédent grave et dangereux». «S'il porte atteinte à la légitimité et à la crédibilité d'une institution, déjà faible de part ses pouvoirs limités, il ébranle surtout des lois qui sont mises à mal par une crise qui s'allonge dans une sorte d'inconscience complice», note Mohamed Bettache dans une déclaration rendue publique tout en se demandant : «Depuis quand l'installation des présidents des commissions de l'APW échappe-t-elle aux prérogatives du président de l'APW et se fait sous l'œil d'un huissier de justice ?» Rappelant une réunion tenue avec les chefs de groupes en date du 17 décembre 2014 au cours de laquelle a été décidé fait-il savoir , d'un commun accord, de se revoir dimanche 21 décembre 2014 pour arrêter la date de la tenue de la session extraordinaire, dont l'ordre du jour serait le réaménagement de l'exécutif et des commissions, le premier responsable de l'institution élue de wilaya confie dans le même document que pour preuve de sa prise de conscience de la nécessité de doter l'APW d'une légitimité incontestable pour relever les défis qu'il était dans «ses agendas d'élargir l'alliance au FLN pour stabiliser l'APW et travailler dans la sérénité qu'exigent les moments difficiles que vit le pays» .Le P/APW, Mohamed Bettache regrettera plus loin dans son document cette démarche «conflictuelle préjudiciable aux intérêts de la population de la wilaya opposée à (sa) posture de rassembleur». «Alors pourquoi cette fuite en avant ? Pourquoi cette volonté de déstabiliser coûte que coûte l'APW de Béjaïa. Non seulement dans sa composante mais aussi et surtout dans son fonctionnement ? A qui profite l'instabilité en ce moment précis ?» s'interroge le premier responsable de l'APW tout en réaffirmant son engagement «en démocrate convaincu» au respect «du droit de la majorité, si majorité il y a, à exercer son droit juridique et démocratique sans aucun blocage». Se disant «président de l'APW de Béjaïa et non celui du groupe FFS» tout en rappelant la dernière session bloquée, Mohamed Bettache a estimé que «l'intérêt de Béjaïa qui était d'adopter le budget par les élus s'était effacé devant les intérêts inavoués et de personnes. En plus du fait qu'en faisant en sorte que c'est l'administration qui le présente, les élus se sont dessaisis de leurs pouvoirs lorsque même ils les revendiquent dans les discours», a-t-il soutienu. Et d'ajouter :«Certes, la déclaration de cette coalition qui a dénoncé "le projet de la reconstruction du consensus national" au lieu de s'arrêter aux problèmes que vit toute institution de la République et que nous sommes appelés à gérer, par le dialogue, m'a donné un avant-goût de cette opération et de ses objectifs inavoués (...) Je ne m'étalerai pas sur les tenants et les aboutissants, sur le rôle des uns et des autres, des parties qui se trouvent dans et en dehors de l'APW. Le devoir de responsabilité m'interdit de donner plus d'écho à une action qui ne vise pas l'intérêt de notre wilaya et de notre pays». Risque d'enlisement de la crise après la déclaration jugée «blessante» par l'opposition. Si le président de l'APW a affiché sa disponibilité «à toute recherche d'une issue rapide à cette crise qui n'a que trop duré» il n'en demeure pas moins que sa déclaration qui n'a pas été «du goût de l'opposition» risquerait d'enliser un peu plus cette situation de crise. Le ton a été donné par Mouloud Deboub, chef du groupe RCD qui a fustigé la déclaration jugée «blessante» à l'égard de l'opposition par le P/APW le jour même de la réunion (avant-hier dimanche ndlr) ayant regroupé les différentes formations représentées au sein l'Assemblée pour «débloquer la situation», selon lui. Pour l'élu du RCD qui intervenait sur les ondes de la radio locale, la sortie du président de l'APW «ne vise qu'à gagner du temps» tout en soutenant que leur réunion de jeudi s'inscrit «en conformité avec le règlement intérieur de l'Assemblée». Le chef du groupe FLN , Saâdi Djerroud, n'y est pas aussi allé de main morte pour critiquer dans sa réplique la déclaration du premier responsable de l'institution élue de wilaya. Dans son intervention sur les mêmes ondes de la radio, le même chef du groupe FLN, Saâdi Djerroud, a lancé un véritable pavé dans la mare en révélant que des responsables nationaux du FFS sont allés jusqu'à s'entretenir avec la direction de son parti pour «faire pression sur les élus APW du FLN afin de s'allier avec le FFS». «Nous sommes disposés à cohabiter avec le diable dans l'intérêt de l'Algérie en général et de notre wilaya en particulier, seulement personne ne doit se taire devant ces dysfonctionnements au sein de l'Assemblée où deux élus se trouvent en France depuis une année, des commissions permanentes qui ne remplissent pas leur mission à l'image de celle de la santé que son président n'a pas réunie depuis plusieurs mois», a martelé avec force Saâdi Djerroud du FLN. A. Kersani La RN 9 fermée par des manifestants Après avoir cadenassé le siège de la daïra de Tichy dans la journée de dimanche , des villageois de Boukhlifa sont revenus à la charge hier lundi à travers une autre action musclée de blocage de la route nationale n°9 à la circulation. Excédés par «la sourde oreille» des pouvoirs publics qui tardent à prendre en charge leurs préoccupations sociales pour l'amélioration du cadre de vie dans leur cité, les villageois protestataires ont fermé cet important axe routier reliant la wilaya de Béjaïa à celles de Sétif et Jijel au niveau du PK7 a l'aide de divers objets. L'infernale manifestation de la fermeture de la route a une nouvelle fois contraint de nombreux usagers de cette voie de communication à rebrousser le chemin. Des centaines de travailleurs de cette région du Sahel n'ont pu rejoindre leurs lieux de travail au niveau du chef-lieu de wilaya. Des voyageurs qui devaient prendre l'avion dans la journée ainsi que certains malades ont été également pris en otage dans d'immenses bouchons sur cet axe routier, rapporte une source locale. Comme à chaque fermeture de route devenue le lot quotidien qui empoisonne la vie des citoyens de la wilaya de Béjaïa et des étrangers transitant par la région dans leurs déplacements, les autorités concernées se sont illustrées par «une indifférence totale à mettre fin à ce calvaire d'autres citoyens innocents», se plaint-on. Pour rappel, comme signalé dans une précédente édition, les villageois protestataires réclament entre autres, par leur action, le raccordement de leurs foyers au réseau de gaz naturel, le renforcement du réseau AEP et le bitumage de la route desservant leur bourg. A. K. HABITAT La daïra de M'sila enregistre 10 000 demandes de logement social La commission d'études des dossiers de distribution des logements sociaux, de la daïra de M'sila, s'est attelée depuis deux mois à étudier près de 10 000 dossiers jusqu'à ce jour comme l'a bien précisé le chef de daïra de M'sila, en l'occurrence M. Abbès Abdelghani, aux représentants des médias algériens. Ce nombre est très important et nécessite beaucoup de sérénité et de rigueur dans l'étude des demandes et l'analyse dossier par dossier, selon les conditions d'octroi d'un logement tracé par le décret présidentiel : «Il s'agit d'un projet de la vie», a précisé ce responsable, «devant cette forte demande on craint de pénaliser un citoyen ayant longtemps attendu un toit pour sa famille», a-t-il ajouté. Voilà plus de deux mois que cette commission se réunit avant d'établir la liste finale des bénéficiaires. Le service de l'habitat au sein de la daïra a reçu 19 260 demandes durant la période qui s'est étalée de 1991 à 2014 et entre la période du mois de novembre de l'an passé jusqu'au mois de mai de cette année les services de la daïra ont reçu 6 216 dossiers. L'étude des dossiers a permis à cette commission de rejeter plus de 500 demandes pour la simple raison d'être bénéficiaire déjà d'un logement social ou d'une parcelle de terrain à bâtir ou ne pouvant répondre à l'une des conditions exigées pour pouvoir bénéficier d'un logement social, telle que les fonctionnaires ayant une paie qui dépasse les 24 000 DA qui sont orientés vers d'autres types de logements tels que le participatif et le promotionnel. En outre, le chef de daïra a déclaré, lors de cet entretien, qu'il veille sur la construction de 800 unités rentrant dans le cadre du logement social-locatif en vue de lutter contre l'habitat précaire dans la daïra qui a atteint à l'époque 1 550 habitations et pour faire face à ce fléau, sachant que la daïra de M'sila a distribué 1 700 logements en l'an 2013. A cet effet, ce même responsable implore les demandeurs de logement de patienter et laisser suffisamment de temps à la commission pour faire un bon travail concernant l'étude des dossiers.