A une quarantaine de kilomètres d'In Salah, dans l'adrar d'Ahnet, une nouvelle aventure a commencé pour la compagnie nationale Sonatrach, celle de l'exploration et à terme la valorisation des gaz de schiste. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) Un «succès». C'est ainsi que le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi qualifie la première opération de forage de gaz de schiste, réalisée par la compagnie Sonatrach dans le bassin d'Ahnet, à une quarantaine de kilomètres au sud d'In Salah. S'y étant rendu samedi dernier en compagnie des ministres des Ressources en eau, Hocine Necib, et de la ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Dalila Boudjemaâ, le ministre de l'Energie a constaté que l'opération pilote d'exploration lancée par Sonatrach donne des résultats encourageants, prometteurs. Lancée sur quatre puits, dans le cadre d'un programme qui porte sur 17 puits, une opération d'évaluation, d'appréciation du potentiel en gaz de schiste, en est déjà concrétisée au niveau d'un puits. Succédant à l'opération de forage vertical lancée depuis 2012, une première opération de fracturation hydraulique horizontale y a été en effet entreprise au puits AHT1-H1, depuis une dizaine de jours et de manière positive, par les entreprises métiers de Sonatrach (ENTP et Enafor). Effectuée à une profondeur de l'ordre de 2 000 mètres et sur un linéaire de 1 000 mètres et destinée à collecter des données, cette opération a permis de «mettre en évidence» des quantités «extrêmement importantes» de gaz de schiste et même de produire une quantité de gaz. Ce qui encourage à «aller de l'avant» dans l'exploitation de cet hydrocarbure non-conventionnel, relèvera Youcef Yousfi. De fait, la région d'Ahnet est riche en ressources non-conventionnelles, des «réserves parmi les plus importantes», selon le ministre de l'Energie qui indique que sur un périmètre de 100 000 km2, chaque km2 contiendrait quelque 2 milliards de m3 de gaz. Soit 200 000 milliards de m3 de gaz non-conventionnel, observe-t-il. «Si nous exploitons simplement 1%, voire 10%, (nous aurions) 20 000 milliards de m3 de gaz (à valoriser)», assure Youcef Yousfi qui estime au regard d'un tel potentiel que «nous ne pouvons pas le laisser inexploité». Une exploitation que le ministre de l'Energie considérera possible, tant en termes économiques qu'autres. Ceci en déployant des «efforts» en termes de formation des ressources humaines de qualité mais aussi dans la mesure où les coûts de valorisation et autres considérants économiques sont progressivement amortis grâce à la disponibilité des infrastructures de transport et le développement technologique. De fait, les coûts d'exploration et de valorisation vont se réduire au fur et à mesure de l'avancement du programme d'appréciation et de l'accumulation de l'expérience. Dans cet ordre d'idées, il s'est montré rassurant sur la faisabilité du programme d'exploration, la disponibilité des équipements de forage ne posant aucun problème. En effet, un partenariat entre une filiale de Sonatrach et un opérateur étranger est en voie de finalisation pour la fabrication d'appareils de forage et le renforcement du parc actuel, indique-t-on. De même, la valorisation de ces ressources non-conventionnelles n'a aucune incidence sur l'environnement ou la préservation des nappes d'eau souterraine, tiendront à rassurer les trois représentants de l'exécutif qui écartent tous risques de pollution ou dégradation de l'aquifère et observent que toutes les précautions réglementaires et techniques ont été prises. Les gaz de schiste «ne constituent pas un danger», affirme la ministre de l'Environnement tandis que le ministre des Ressources en eau affichera une parfaite sérénité. Ainsi, l'aventure des gaz de schiste, une ressource non conventionnelle dont la valorisation est qualifiée d'incontournable, commence pour Sonatrach.