Abdelaziz Bouteflika présidera aujourd'hui mardi, une importante réunion du Conseil des ministres, une semaine après la réunion restreinte de crise du 23 décembre dernier. Comme sa précédente, la réunion d'aujourd'hui sera donc fortement dominée par la situation de crise «sévère et inquiétante» qui nous frappe avec la chute libre des prix des hydrocarbures. Bouteflika, qui signera la loi de finances pour 2015 en marge de ce conseil, affinera, sans aucun doute, le plan d'urgence, d'austérité en fait, à l'occasion. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) De tout l'ordre du jour pléthorique de ce conseil, l'on peut retenir surtout l'examen de la déclaration annuelle du gouvernement Sellal, autrement dit le bilan du gouvernement pour 2014 que présentera le Premier ministre. Une copie qui a dû être significativement revue des suites de la crise pétrolière et des grandes et cruciales mesures d'urgence prises mardi 23 décembre lorsque Bouteflika réunissait, en comité restreint, les principaux responsables du pays à la résidence d'Etat de Zeralda. «Plus rien ne sera comme avant. La conjoncture recommande une extrême rigueur financière à tous les échelons et des mesures strictes ont été prises. Même celle qu'on ne communique pas nécessairement», nous confie une source très bien informée. Au regard même de ce qui a été déjà annoncé, par Abdelmalek Sellal notamment, l'on peut aisément parler de mesures d'austérité. L'Etat sera désormais très regardant sur chaque dinar ou plutôt sur chaque dollars dépensé comme l'atteste la décision des gels jumelés des recrutements et des augmentations des salaires dans la Fonction publique, la diminution du train de vie d'ensemble de l'Etat lui-même, les drastiques restrictions des missions à l'étranger ou, inversement, des prises en charge fastueuses des délégations étrangères en Algérie et bien d'autres mesures. Autre gouffre financier et qui requiert une intervention urgente et forte de l'Etat, les crédits à l'importation. «Le code du commerce est à revoir, de même que les modalités régissant les importations», tranche encore notre source. «Plus question d'accorder des crédits pour l'importation de n'importe quel produit. Aussi, la priorité désormais sera accordée à l'encouragement et à la protection de la production nationale». Par ailleurs, le ministre de l'Enseignement supérieur a été chargé de donner immédiatement écho à l'une des mesures prises mardi 23 décembre. «Il présentera une communication sur les nouvelles technologies», affirme notre source. Lors de la même réunion du 23 décembre, Bouteflika avait longuement insisté sur ces dépenses colossales et inutiles consacrées à des cérémonies, des manifestations, des célébrations en tout genre. Or, une grosse manifestation du genre pointe déjà le bout de son nez : «Constantine, capitale de la culture arabe». La ministre de la Culture va d'ailleurs présenter une communication sur cette manifestation lors de ce Conseil des ministres. Une communication dont les dépenses vont certainement dominer les débats...