L'exploitation du gaz de schiste dans la région n'est qu'une partie du malaise social que vit la population d'In Salah, qui, depuis jeudi 1er janvier 2015, bloque la RN 1, liant Ghardaïa à Tamanrasset. Un rapport sécuritaire datant de la veille des évènements, a alerté la présidence de la République sur la gravité de la situation. L'Algérie entame l'année 2015 sur une inquiétante manifestation au Sud. Environ 500 personnes ont protesté ce jeudi, dans la matinée, devant le siège de la daïra d'In Salah, dépendant de la wilaya de Tamanrasset, contre l'inauguration du premier puits de gaz non conventionnel à Tidikelt. Entretemps, plus de 350 individus ont bloqué la RN1, dite la route de l'Union africaine, liant Ghardaïa à Tamanrasset. Hier vendredi, en fin d'après-midi, les contestataires campaient encore sur les lieux. Des sources locales affirment qu'ils sont déterminés et qu'ils n'ont pas l'intention de lever le camp. «L'inauguration samedi dernier, du premier puits de gaz de schiste n'est qu'une raison parmi tant d'autres qui ont poussé la population locale à investir la rue. Il y a un véritable malaise social dans la région. Le projet d'alimentation de la ville en eau potable, initié lors de la visite du président Bouteflika en 2004, à In Salah, a échoué au bout de trois ans. L'eau que nous consommons actuellement n'est même pas propre au lavage des vêtements...», expliquent les mêmes sources. Elles précisent qu'aucun responsable local, à commencer par le wali de Tamanrasset et le chef de daïra d'In Salah, ne sont venus à la rencontre des protestataires. Pourtant un rapport sécuritaire sur le risque d'implosion dans la région a été adressé la veille des évènements, à la présidence de la République. Une source sécuritaire affirme, en effet, que la commission sécuritaire chargée du suivi des évènements au Sud, a alerté sur la gravité de la situation. «Ouvrir un dialogue avec la population aurait pu faire éviter cet embrasement», relève la même source. Probable intervention de la force publique aujourd'hui Des sources, toujours locales, indiquent que des dizaines de camions de transport de marchandises sont bloqués à hauteur de la RN1. «L'Algérie a des engagements avec les pays voisins, qui sont le Niger et le Mali. Cette route est la seule qui mène vers Tamanrasset, et si la manifestation dure encore, un coup dur sera porté à l'économie nationale», expliquent nos sources. D'où la probabilité d'une intervention de la force publique, aujourd'hui, samedi, pour disperser les contestataires. «Le wali risque de signer aujourd'hui, samedi, la réquisition de la force publique», ajoutent-elles. Un procédé qui peut mettre le feu aux poudres. «La situation risque sérieusement d'imploser», concluent nos sources.