Les visées de l'unification de l'impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) aux activités de production, d'importation et services, a été le principal point évoqué hier lors d'une rencontre organisée par la Chambre algérienne du commerce et d'industrie (Caci). Salah Benreguia - Alger (Le Soir) Comme il fallait s'y attendre, les différents intervenants du monde d'affaires algérois n'ont pas manqué d'afficher leurs inquiétudes et incompréhensions quant à la décision d'abaisser le taux d'imposition des activités d'importations (de 25 à 23%) et d'accroître ce même taux pour les entreprises de production de biens à 23% (donc un taux unique pour les deux types d'activité). Mieux, certains participants perçoivent cette décision, prise dans le cadre de la loi de finances 2015, comme un signe d'encouragement aux importations et de découragement pour la production nationale. En effet, la communauté d'affaires, dans notre pays, du moins les intervenants au rendez-vous organisé par la Caci, qui avait pour thème «l'impact de la loi de finances sur l'entreprise» s'attendait plutôt à une réduction de l'IBS pour les entreprises de production et l'augmentation de l'imposition de l'importation et la revente en état. «Même si cette décision est symbolique, car on n'a pas de contraintes assimilées aux activités de services et d‘importations, mais le faite d'unifier l'IBS est comme un encouragement à l'importation», a indiqué Mme Medjoubi de l'Association algérienne des producteurs de boissons (Apab). Si Mohand Laïd Benamor, président de la Caci, également patron d'une entreprise productrice (groupe Benamor) a reconnu la «tare» commise dans cette loi de finances, il a préféré, toutefois, indiquer que toutes doléances de la part du monde patronal passeront via des rencontres de dialogue avec les pouvoirs publics. «On commence à travailler, via notamment la commission de la fiscalité au niveau de la Caci pour tenir des propositions concernant notamment l'IBS. Soit en revenant à 19% ou trouver des mesures incitatives pour la production nationale pour que les gens produisent. Nous ne sommes pas contre les importateurs ou l'activité des services, mais nous sommes pour un secteur productif, autonome et créateur d'emploi et de richesse pour le pays», a-t-il expliqué. «Nous ferons tout pour que ces mesures soient revues et pour un plus de facilitations, car le secteur productif crée de l'emploi. Nous appelons à aider les pouvoirs publics. Toutefois, ce n'est pas seulement l'impôt qui freine l'investissement mais la bureaucratie, le foncier industriel. A cet effet, nous organiserons des rencontres avec les ministères, les mois de janvier et février, a-t-il ajouté. De son côté, le directeur général de la Direction générale des impôts (DGI) a estimé que cette mesure visait la simplification du système fiscal et la lutte contre la fraude et l'évasion fiscale. «La moyenne de l'IBS a été unifiée pour aplanir les difficultés qui se posent aux sociétés, notamment quand ces dernières exercent plusieurs activités auxquelles des taux différents sont imposés», selon Abderrahmane Raouia.