Entraîneur humble, affable et toujours disponible pour les médias, Kheïreddine Madoui est le digne représentant de cette nouvelle génération de techniciens locaux qui travaillent efficacement dans la discrétion. Son sacre avec l'ESS en coupe d'Afrique confirme que cela paye de faire confiance à nos compétences nationales. Entretien avec un «spécial one» sétifien. Le Soir d'Algérie : Êtes-vous toujours sur un nuage après le sacre africain ? Kheïreddine Madoui : Non, je suis redescendu très vite de ce nuage et je suis revenu à une vie normale parce que de nouveaux challenges nous attendent. Il y a le championnat et la coupe, d'Algérie Tout à fait, ce sont des objectifs pour un grand club ambitieux comme l'Entente. Des titres, toujours des titres ? Oui, nous avons toujours envie de gagner d'autres titres. Dire que vous avez réussi à démentir Noureddine Saâdi qui prétendait qu'aucun club algérien ne pouvait remporter la Champions'League africaine. (Il éclate de rire !). Je n'y ai jamais pensé et je n'ai aucun commentaire à faire sur ce sujet. Plus sérieusement, qu'un technicien algérien remporte le trophée africain, cela doit-il pousser les dirigeants à ne plus faire appel à des étrangers ? Je crois que mon succès a rehaussé la cote de l'entraîneur algérien qui est plus sollicité qu'auparavant. Maintenant, est-ce qu'il faut fermer la porte aux étrangers ? Chacun a son opinion sur ce sujet. Et quelle est la vôtre ? Personnellement, j'ai beaucoup appris auprès des entraîneurs étrangers que j'ai eu l'occasion de côtoyer. Je peux citer Geiger, Velud bien sûr et même Rachid Belhout qui est, certes, sétifien d'origine mais qui vit en Belgique. Par conséquent, il ne faut pas se refermer sur soi-même. Pour en revenir à l'Entente, quel est votre objectif immédiat ? C'est d'abord la coupe d'Algérie. Avec un tirage plutôt clément pour les huitièmes de finale, puisque votre adversaire, ce sera l'ESM Koléa, un nouveau promu en Ligue 2. En coupe d'Algérie, il n'y a jamais d'adversaire facile et nous l'avons constaté déjà en seixième de finale lorsque nous avions peiné pour éliminer l'Olympique de Médéa. Et en quart de finale, vous aurez encore l'avantage de recevoir, en qualification. Oui, cela pourrait être un avantage, mais passons d'abord le cap des huitième, de finale, et ensuite on verra. Vos joueurs ont disputé près de trente matchs depuis le début de cette saison. Marathon. Ne craignez-vous pas une certaine fatique ? C'est sûr que la fatigue commence à se faire sentir chez les joueurs mais nous allons profiter de la trêve pour aller en Espagne et suivre un stage de récupération et recharger les accus comme on dit. Est-ce que vous visez le doublé ? On est les champions d'Afrique en titre et au niveau national, on se doit de jouer pour tous les trophées. Maintenant que vous avez mené l'ESS au sommet africain, est-ce que vous pensez à diriger un jour l'E.N ? Pas à court terme en tous cas. Je ne suis pas encore prêt pour driver une sélection.