Toute initiative d'exploration et/ou d'exploitation dans le domaine de l'énergie passe inéluctablement par une étude d'impact sur l'environnement. Et la mise en service récente d'un premier puits d'exploration de gaz de schiste dans le bassin d'Ahnet, dans la région d'In Salah, ne déroge pas à cette règle. Salah Benreguia – Alger (Le Soir) C'est en tout cas le message qu'ont voulu faire passer les spécialistes et représentants des différents ministères concernés, réunis, hier, autour d'une émission radiophonique organisée par la Chaîne I. «Nous, au niveau du ministère de l'Environnement, on ne fait pas de différence entre un projet d'exploitation ou d'exploration. Car chaque initiative est précédée par une étude d'impact environnemental» a tenu à assurer M. Karim Baba, cadre du ministère de l'Environnement. Et d'ajouter que l'étude d'impact est également effectuée, en sus des pouvoirs publics, par des bureaux d'études spécialisés et indépendants agréés «afin d'avoir un autre son de cloche». «Même dans les projets pilotes, on fait toujours des études d'impact» poursuit la même source, qui soutient que les pouvoirs publics n'ont aucunement l'intention de développer ce type d'énergie, s'il s'avère qu'elle est préjudiciable. Comme argument, M. Baba se réfère aux «lignes rouges» tracées par le Président Bouteflika lors du dernier Conseil des ministres, en ce sens que le chef de l'Etat a insisté sur l'impact sur l'environnement. Mme Samia Attafi, également cadre au ministère de l'Environnement, soutient qu'il s'agit du même type de gaz, mais ce sont les techniques d'exploration et d'exploitation qui diffèrent. De son côté, Ahmed Mechraoui, conseiller au ministère de l'Energie, indique que la nécessité d'aller vers les énergies non-conventionnelles trouve son essence dans le volume de la consommation locale qui ne cesse de s'accroître. Pour la même source, il est inévitable d'aller chercher d'autres moyens de satisfaction de la consommation nationale en énergie. Et «le gaz de schiste» figure dans le mix-énergétique à développer. «Actuellement, 1/3 de la production nationale est destinée à la consommation nationale, et d'ici 2050, la consommation nationale va doubler, alors il est nécessaire de trouver des alternatives et assurer la sécurité énergétique.» Et d'assurer plus loin que l'Algérie est en train de faire de l'exploration, alors que l'exploitation de ce type d'énergie ne sera pas pour demain. «Il faut des années pour développer réellement ce type de gisement.» Le représentant du ministère des Ressources en eau, M. Abdelwahab Semati, soutient que même «si les craintes et les appréhensions sont légitimes», il n'en demeure pas moins que l'Etat veille au développement et à la sécurité, qui ne se limitent pas à la problématique du gaz de schiste.