Par Maâmar Farah Pas de billet hier. Non, on ne m'a pas interdit d'écrire, rassurez-vous. Une parenthèse médicale, comme il nous en arrive tous d'en connaître, une incursion dans le monde des hôpitaux algériens réputés pour être invivables... et là, agréable surprise : c'est un îlot d'humanité, de compétence et de dévouement que nous découvrons. Il s'agit de l'ex-Centre national de médecine sportive, devenu Unité spécialisée Dr Maouche, situé à Clairval. Ici, les maladies du cœur ne sont plus une énigme pour une équipe jeune et dynamique qui hérite des grandes traditions de la médecine algérienne, appréciées partout dans le monde où nos docteurs s'imposent par leur niveau et leur sérieux. Je peux en dire autant du centre de médecine nucléaire situé à Bab-El-Oued, où j'ai passé toute une journée il y a un mois. A Clairval, on sauve tous les jours des dizaines de vies humaines. Les victimes d'infarctus débarquent sans cesse. Dirigées rapidement vers le service angioplastie, elles sont traitées en urgence et survivent à presque 100 %. Parle-t-on de ces Algériens qui, sans débourser un sou, sont sauvés in extremis ? Nos dirigeants qui s'envolent vers les cliniques huppées européennes pour un mal de dent, connaissent-ils ces trésors ? Exténuée, l'équipe du Dr Henia s'apprête à quitter les lieux quand une urgence arrive de Djelfa. Il faut sauver le malade. A peine terminée l'opération qu'un autre cas grave, un IDM, se présente. On repasse dans la salle du cathéter... C'est terminé ? Non, un malade, déjà hospitalisé, vient d'avoir une crise cardiaque. On ne peut pas le laisser tomber. Il est 18 heures mais l'heure n'a plus d'importance : la vie humaine est plus précieuse que tout. Au nom des patients de Souk-Ahras, Blida, Chlef, Djelfa, Zelfana et de leurs familles, au nom des Algérois qui ont la chance de se trouver à deux pas de cette «usine de survie», et en attendant que le ministère installe en urgence des centres d'angioplastie dans chaque chef-lieu de wilaya — et surtout dans le Grand Sud —, merci aux braves du CNMS pour leur humanité ! Grâce à vous, je chante ce matin le beau poème de Hasni : «Mazal l'espoir».