Demain mercredi, ce sera la clôture des journées culturelles et artistiques qui se déroulent du 15 au 21 janvier 2015 à la zone Tissrass à Djanet. Cette ultime soirée sera l'occasion d'un hommage à Othmane Baly au cours d'une cérémonie prévue à partir de 21h et qui verra la présence de ses disciples comme Mosbahi Abdellah, Chendi, Chekali, Choghli, Nabil, Manou et Houda Othmani. Othmane Baly, de son vrai nom Mebarek Othmani, est né en mai 1953 à Oubalou (Djanet) au sein d'une famille de mélomanes et de poètes. Dès l'enfance, il a été bercé par la musique et les chants de sa mère Khadidjata, poétesse et grande chanteuse de tindé. A l'âge de 14 ans, il intègre l'orchestre d'Abderrahmane Lasmar, son idole et artiste coté dans cette région saharienne. En 1969, il part, pour des études, à Tamanrasset. Pour ne pas s'éloigner du monde de la musique, il rejoint le groupe de la JFLN que dirigeaient Daâmi et Hibaoui, deux artistes versés dans le moughrabi et l'Oriental. Une année plus tard, il fera partie du groupe de Badlis. Entretemps, il s'était mis à jouer du luth. Après avoir quitté Tamanrasset et rejoint Laghouat pour des études paramédicales, il commence à jouer et à faire écouter à ses amis ses propres compositions. Encouragé durant son service national qu'il passe à Aïn Arnat (Sétif), il ose se produire en 1978 devant le public. En 1982, un passage à la télévision va l'aider dans sa carrière. Peu à peu, il devient connu. En 1986, il sort sa première cassette, enregistrée au studio Yugurten d'Azazga et produite par Cadic. Ce passionné de la musique et du chant de ses ancêtres, ne cache pas son admiration pour Salah Degdouga et Mohamed Toumi, deux chanteurs de Aïn Salah. En 1995, il sort deux CD en France, «Assouf» (Nostalgie) et «Assarouf» (Le Pardon) en collaboration avec Steve Shebran, un percussionniste-bassiste franco-américain avec qui il travaille depuis 1992. Suivront d'autres albums comme «Kef None live», «Live à Caracas» enregistré au Venezuela ou «Live à Constantine». Othmane Baly écrit ses chansons en tamacheq (dialecte berbère des Touaregs) et en arabe avec parfois des paroles en français comme dans la chanson «Soyez les bienvenus». Athmane Baly est décédé le 17 juin 2005 emporté dans sa voiture par l'oued de Djanet en crue. Il a revisité la musique traditionnelle, notamment le tindé, et a contribué à sa renaissance et même à la faire connaître au-delà des frontières.