Représentant le président Bouteflika, le ministre de l'Industrie et des Mines a participé, à la réunion annuelle du Forum économique mondial de Davos. Si durant son premier mandat, le président Bouteflika a tenu à être présent à ce grand rendez-vous du gotha mondial de la politique et des patrons, la voix de l'Algérie est, depuis la maladie du chef de l'Etat, réduite à une simple figuration de la part d'un ministre ou, au mieux, le président de l'une des deux Chambres du Parlement. Salah Benreguia – Alger (Le Soir) Le Forum économique mondial de Davos, version 2015, qui s'est tenu du mercredi jusqu'à hier, sous le thème «le nouveau contexte global» a vu la participation d'une quarantaine de chefs d'Etat et plus de 2 500 dirigeants exécutifs venus de toute la planète. Quid de la participation algérienne ? Cette fois-ci, c'est le ministre de l'Industrie et des Mines qui a eu «la charge» de représenter l'Algérie, une «pratique courante» depuis la maladie du président Bouteflika. L'année dernière, c'était le président de la Chambre basse du Parlement (APN) qui a «visité» la ville suisse de Davos, alors que pour l'édition de 2013, il revenait au ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, en poste alors, de faire entendre la voix de l'Algérie à cette rencontre internationale d'envergure. S'il est vrai que le président Bouteflika qui n'aimait manquer aucun rendez-vous international de cette envergure (avec son lot de rencontres avec les dirigeants de plusieurs pays), est, depuis 2005, contraint, même graduellement, de limiter ses voyages-rencontres à l'étranger, la voix de l'Algérie semble être réduite à des rendez-vous... B to B. L'exemple de ce forum de Davos est édifiant. En effet, la très officielle agence APS a rapporté que M. Bouchouareb, en sus de «l'appel à la raison en direction des pays producteurs», s'est entretenu, durant ce récent voyage suisse, avec deux hauts dirigeants de... sociétés multinationales, respectivement Davinder Chugh, vice-président d'ArcelorMittal et M. Eric Cornut, chef des politiques et d'éthique de la multinationale pharmaceutique suisse Novartis ! Ce genre d'entretien est toujours «fructueux», dirions-nous, pour un pays en quête d'une industrialisation tout azimut, toutefois la différence est de taille en termes de représentativité. Loin ici de remettre en cause les compétences des personnes déléguées par le président Bouteflika, c'est la représentativité du pays qui pose toujours problème dans ce genre de forums mondiaux... Le commun des Algériens se souvient des premières années du règne de Bouteflika lorsque ce dernier enchaînait, sans arrêt, les rencontres internationales et les pourparlers avec plusieurs dirigeants étrangers. Depuis, la représentation algérienne, protocole oblige, se réduit davantage au second degré, alors que l'Algérie fait face, depuis quelques années, à divers défis majeurs aussi bien sur le plan sécuritaire que géostratégique.