Même si la loi portant règlement budgétaire est un outil de contrôle permettant au pouvoir législatif de suivre et de contrôler l'exécution des budgets de l'Etat, une bonne partie des députés a brillé par son absence, hier, lors de la présentation du projet de loi portant règlement budgétaire 2012 par le ministre des Finances. Salah Benreguia – Alger (Le Soir) S'il est vrai que le premier jour du débat sur ce projet de loi a été marqué par l'intervention du ministre Djellab qui, à vrai dire, n'a fait que «lire» le texte déjà présenté le mois d'octobre dernier devant la commission des finances, il n'en demeure pas moins que le débat qui s'en est suivi ne semble pas inspirer beaucoup de parlementaires.... Hormis quelques interventions sur certains aspects dudit projet, la quasi-totalité des députés ayant pris la parole, semble avoir la tête ailleurs. Toutefois, Lakhdar Benkhelaf, député du Front pour la justice et le développement (parti de Djaballah Abdellah), évoquant le texte de loi, a jeté un pavé dans la mare. Pour ce parlementaire (un avis partagé d'ailleurs par quelques collègues), il est plutôt plus judicieux d'examiner le projet de loi sur le règlement budgétaire pour l'exercice écoulé (2014) et ce, avant l'adoption de la loi de finances 2015. Le but, explique-t-il, est de mettre à nu les insuffisances des précédentes lois et prendre, le cas échéant, les corrections qui s'imposent. «Or, nous sommes en train d'examiner, en 2015, le projet de loi sur le règlement budgétaire de 2012 !» a-t-il indiqué avec étonnement. «Est-il normal et logique que dans le projet de loi sur le règlement budgétaire 2012, il a été précisé que 143 000 postes d'emploi n'ont pas été dépourvus alors que le chômage touche tous les secteurs ?» s'est interrogé le député qui ajoute que le gouvernement a failli dans la gestion des affaires publiques. «Nous sommes réellement dans une crise vu que le gouvernement a dépensé 2 283 milliards de dinars du fond de régulation de recettes lorsque le pétrole était à 115 dollars. Avec ce rythme de dépenses et un baril à 50 dollars, que restera-t-il dans le FRR ?» a-t-il indiqué. Et d'ajouter plus loin que le débat sur ce projet de loi se fait dans une conjoncture de crise, causée par la baisse très significative des ressources pétrolières. «Dans ce genre de situation, l'Etat a recours aux solutions simplistes et au discours menaçant qui est : «Après moi, c'est le déluge». Donc, au lieu d'élaborer des stratégies claires pour garantir un avenir meilleur pour les générations futures, les pouvoirs publics demandent aux citoyens de serrer la ceinture alors que le problème réside au niveau de nos décideurs qui mettent d'ailleurs des bretelles au lieu des ceintures» a-t-il soutenu. Utile de rappeler, par ailleurs, que le débat sur le projet de LRB 2012 se poursuivra aujourd'hui tandis que les réponses du ministre des Finances ainsi que le vote du texte sont prévus pour demain.