Toute petite, elle rêvait de l'altitude, de la nature vue du ciel. Setti a finalement pu exaucer son rêve en 2010. Elle pratique depuis le parapente et le para-moteur, bousculant toutes les idées reçues, en choisissant un sport réservé aux cascadeurs et, il faut le faire, dans une ville aussi conservatrice que Tlemcen. Elle a été membre fondatrice de l'aéro-club de cette ville depuis 1999. Cette grande adepte de la nature a ouvert le premier magasin de déco-vert et ne n'oublie jamais d'offrir à ses visiteurs un bouquet de fleurs qu'elle importe au prix fort. Son amour pour les airs date depuis son contact avec la Fédération des sports aériens, qui cherchait des filles intéressées par cette discipline au niveau du territoire national. Elle prend part au premier stage de formation pour filles à Menéa, en 2010 et un regroupement de perfectionnement à Béjaïa en 2011... «A l'époque nous étions à peine cinq filles dans cette discipline, quatre à Tlemcen et une de Béjaïa», nous confie Setti. Des débuts difficiles pour une femme qui se lance dans un sport plutôt macho. De plus, ce loisir nécessite des moyens financiers, mais quand on a une passion des airs et du risque, on se sacrifie. «j'ai fait des formations, que je paye moi-même, et ce, dans le but de développer ce sport, bien que ce matériel revienne cher, je ne reçois aucune subvention, la voile parapente coûte à elle seule 8 000 euros», affirme Setti. Cette colombe ne rate jamais une occasion pour prendre de l'altitude, elle passe son temps à dénicher des lieux naturels pour s'exercer. Elle aura donc une occasion en or pour exercer son talent au premier Festival des sports de nature qui aura lieu au mois de juin sur les hauteurs de Tlemcen, dans la vallée amazighe de Béni Bahdel. Notre «dame de Lalla Setti» se rendra prochainement en France pour suivre une formation en deltaplane et ULM, mais en attendant elle est confrontée à de sérieux problèmes, et ce, malgré l'aide de la haute autorité de Tlemcen, qui l'a encouragée à persévérer. Le 14 janvier, elle devait passer un véritable test pour obtenir son brevet , ce qui lui aurait permis de créer son club à Tlemcen et attirer plus d'adhérents. Pour faire son baptême du feu et avoir sa licence de vol, elle a fait appel à l'un des plus prestigieux formateurs qui n'est autre que Didier Eymin, le formateur et conseiller de Nicolas Hulot pour les émissions de «Ushuaïa» depuis 1988, mais encore une fois la bureaucratie était au rendez-vous. Le 14 janvier, M. Didier a fait le déplacement avec ses propres moyens pour aider Setti à développer ce sport en Algérie malheureusement il manquait cette autorisation de vol, que les autorités concernées devaient délivrer pour cet examen, et pourtant tout a été transmis aux concernés et la demande d'autorisation déposée par l'intéressée. M. Didier Eymin, gérant de la société Air et Aventure, a été le premier instructeur paramoteur en France depuis 1989 et l'auteur du premier vol sur les chutes du Nil bleu en Ouganda, il dirige aussi la formation des jeunes pilotes parapente à Bousgenne, en Algérie. Il nous a rendu visite au bureau de Tlemcen et il n'a pas manqué d'exprimer son attachement à ce pays. Il nous a promis de revenir pour aider Setti. Quel gâchis ! Tout de même, elle aurait pu obtenir son diplôme et par là même encourager les jeunes à découvrir ce sport très pratiqué à Dubaï et en Tunisie. En attendant, bon vent Setti !