Pas de contradiction entre son action au sein de la Coordination des libertés et de la transition démocratique (CNLTD). Le chef de file du MSP estime qu'en tant que parti politique, il jouissait d'une liberté d'action, ajoutant que ses partenaires au sein de la CNLTD comprenaient parfaitement sa démarche. Nawal Imès - Alger - (Le Soir) Point de friction au sein de la CNLTD après l'annonce de l'initiative politique du MSP. C'est le président du MSP qui l'affirme au lendemain d'une réunion de ladite coordination au cours de laquelle Abderrezak Mokri a eu à clarifier les contours de son projet politique. Le numéro un du MSP considère que la CNLTD n'est nullement un parti politique mais un cadre de concertation dans lequel chaque formation politique jouissait d'une liberté de mouvement. Son parti, dit-il, a estimé que l'aggravation de la situation politique du pays était propice au lancement d'une telle initiative pour expliquer la gravité de la situation et la nécessité d'aller vers un changement et pour tenter d'avoir de nouveaux alliés. Le pouvoir politique, dit-il, est en difficulté et en faillite et la crise économique ne fait que l'enfoncer davantage. C'est de ce contexte que veut profiter le MSP pour interpeller ce même pouvoir. Une «prise de contact» qui, dit-il, aurait pu se faire dans le cadre de la CNLTD puisque «aucun des partis politiques membres de la Coordination n'est opposé à un dialogue avec ce même pouvoir même si ses membres ne se font pas, dit-il, d'illusion sur la réponse de ce dernier. Actuellement, dit-il, deux initiatives sont en compétition : celle de la CNLTD et celle du FFS. L'invité du forum de Liberté estime que le FFS œuvre à fractionner l'opposition et a fini par brouiller les pistes en semant l'amalgame au sujet de la philosophie de la CNLTD qui n'a jamais fermé la porte à un dialogue avec le pouvoir, contrairement à ce que veut faire croire le FFS. La transition négociée avec le pouvoir est inscrite noir sur blanc sur la plateforme donnant naissance à la Coordination des libertés. Avec quelle partie le MSP va-t-il discuter ? Avec les institutions, répond Mokri, à savoir la présidence et le gouvernement entre autres, même s'il avoue qu'il est difficile d'identifier les tenants réels du pouvoir. Interpellé au sujet du projet de révision de la Constitution, le président du MSP répond qu'il «n'y a pas amendement. Rien n'est proposé». Il estime qu'il ne s'agit là que de manœuvres pour faire diversion. Cette démarche, dit-il, ne concerne nullement sa formation politique. N. I. «Si Soltani veut ma place, qu'il le fasse par la voie légale» Peu disposé à commenter les récents propos de Bouguerra Soltani, le président du MSP a fini par céder après insistance des journalistes en affirmant qu'il n'était nullement «en colère» contre l'ancien président du mouvement. Mokri affirme que son mouvement n'était nullement policier et tolérait la liberté d'expression pour tous. «Si Soltani veut ma place, qu'il le fasse par la voie légale», dit-il, affirmant que les propos de Soltani ne portaient pas préjudice à son mouvement et que cela ne l'inquiétait nullement. La ligne du parti n'est cependant pas discutable, avertit Mokri. C'est celle de l'opposition et du non-retour au gouvernement sauf en cas de tenue d'élections libres. C'est une option entérinée par le congrès et confirmée par le récent Madjliss Echoura à l'unanimité et nul ne peut le contester.