Après plusieurs mois de dégringolade ininterrompue et une récente stabilisation, les spécialistes parlent désormais de possible reprise des prix du pétrole. Même l'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit, pour 2015, une légère hausse des prix. Pourquoi? Eléments de réponse. Salah Benreguia - Alger (Le Soir) L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a prédit une faible reprise des prix du pétrole dans les cinq prochaines années. Dans son rapport prospectif annuel à moyen terme du marché pétrolier, l'AIE a prédit, avant-hier, une hausse des prix du pétrole des bas niveaux récents de 50 à 55 dollars le baril. Mieux, celle-ci indique que le prix de l'or noir pourrait remonter vers 73 dollars d'ici 2020. En d'autres termes, l'AIE estime que les prix du pétrole allaient se redresser ces prochaines années, mais sans atteindre de nouveaux sommets... Même si les cours du pétrole ont ouvert en repli hier à New York, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars cédait 53 cents, à 49,49 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex)), l'idée d'une reprise à moyen et long terme fait son chemin depuis l'avènement de ce mouvement haussier des prix il y a déjà un mois. En effet, en un mois, le prix du pétrole a augmenté de 20%, il a donc repris à peu près tout ce qu'il avait perdu ces 3 derniers mois. L'annonce du décès du roi de l'Arabie Saoudite, le 23 janvier dernier, a également contribué à cette légère hausse des prix qui est passée de 49,53 le baril de Brent à Londres et 47,30 le WTI de New York, à 56,02 pour le Brent et 50,77 le WTI. Pour les spécialistes en la matière, la conjugaison de plusieurs facteurs pourrait contribuer fortement à l'augmentation des prix de l'or noir. Si à présent, la grève des raffineries aux Etats-Unis et la baisse du nombre de plateformes pétrolières en opération aux Etats-Unis ainsi que l'annonce de grandes firmes pétro-gazières internationales, comme Shell, BP, British Gas et Total, de réduire leurs investissements en 2015, seraient les causes directes de cet actuel rebond des prix, d'autres éléments pourraient pousser le prix de l'or noir à la hausse, à moyen et long terme. Il s'agit notamment du recul des investissements dans le pétrole conventionnel et sa raréfaction, ainsi que la non-rentabilité du pétrole de schiste. Les plus optimistes des experts soutiennent, bec et ongle, qu'il s'agit bel et bien d'une baisse provisoire des prix, «un choix opté par des politiques géostratégiques exécutées par l'Arabie Saoudite dans le but d'affaiblir les investisseurs du schiste américain et certains pays comme l'Iran et la Russie».