Toujours plus bas. Les cours du pétrole n'ont pas trouvé leur plancher. Jeudi, en clôture, le baril a fini à moins de 60 dollars à New York. L'alerte sur la dégringolade des cours demeure vive. Chérif Benaceur - Alger (Le Soir) Pour la première fois depuis la mi-juillet 2009, les cours de l'or noir ont fini sous le seuil psychologique des 60 dollars le baril. Le baril de Light sweet crude (WTI), pour livraison en janvier, à clôturé à 59,95 dollars, à New York, en baisse de 99 cents par rapport à la veille. De même, le baril du Brent, pour livraison en janvier, a fini à des planchers, à 63,68 dollars. Ainsi, les cours du pétrole dégringolent encore, de 44% pour le baril coté à New York depuis son pic à 106,91 dollars atteint à la mi-juin. Des cours qui peinent en fait à trouver un plancher, d'autant que l'excès de l'offre (2 millions de barils par jour) par rapport à la demande n'a pas été encore résorbé, n'a pu l'être. Une situation exacerbée par l'incapacité, l'inaction de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), voire par la politique défensive de l'Arabie Saoudite, non intéressée par l'option de réduction de la production. Dans ce contexte, l'annonce d'une hausse surprise des stocks de brut aux Etats-Unis mercredi a déçu les attentes de ceux qui avaient espéré des signes d'une demande pétrolière accrue pour soutenir le marché. Dans la mesure où les raffineries n'ont jamais fonctionné à un rythme aussi rapide que la semaine dernière depuis août 2005, à 95,4% de leur capacité, et que les produits pétroliers ont eux aussi bondi, un analyste estime qu'«il y a beaucoup de pétrole, trop de pétrole» et qu'«il ne serait pas étonnant que le WTI chute jusqu'à 50 dollars le baril». A contrario, la demande pétrolière mondiale marque encore le pas. En effet, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a abaissé ses prévisions de croissance de la demande mondiale pour 2015, dans la mesure où la reprise économique reste timide. La consommation de pétrole devrait croître de 900 000 barils par jour l'an prochain pour atteindre 93,3 millions de barils par jour, contre une anticipation précédente de 93,6 millions de barils par jour, indique l'AIE qui maintient à 92,4 millions de barils par jour sa prévision de demande pour 2014. Notons qu'en un an, l'offre a augmenté de 2,1 millions de barils par jour, soutenue notamment par la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis, qui devrait permettre aux pays non membres de l'Opep d'enregistrer une croissance record de 1,9 million de barils par jour cette année, avant de ralentir à 1,3 million en 2015. Le plongeon des cours a été également accentué par un nouvel accès de vigueur du dollar jeudi par rapport aux autres devises. Une déflation pétrolière qui continue donc de susciter l'inquiétude.