Hier sur les marchés asiatiques, le prix du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en janvier prenait 63 cents, à 54,74 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février s'appréciait de 16 cents à 59,43 dollars. Pour les spécialistes, ce «rebond» est loin d'être un début de la reprise tant attendue. C'est plutôt une volatilité qui est due à l'équation offre/demande. «Tant que l'équation faible demande mondiale/excédent de l'offre n'est pas résolue, nous continuerons à voir ce genre de volatilité», selon les analystes boursiers cités par les agences de presse. De ce fait, si les prix du pétrole devraient rester déprimés durant le premier semestre 2015, avant de commencer à se reprendre lentement dans la deuxième moitié de l'année grâce notamment à un réajustement de l'offre, il n'en demeure pas moins qu'un «calme» devrait être enregistré durant cette période des fêtes de fin d'année. En sus des traditionnels pays dépendants de la rente pétrolière tel que l'Algérie, l'impact de la dégringolade des cours du pétrole s'annonce sévère pour... les six pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG-Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Qatar et Oman), qui pompent 17,5 millions de barils par jour (mbj). Les monarchies pétrolières du Golfe s'apprêtent à connaître des temps difficiles avec la chute des cours de l'or noir qui a perdu environ 50% depuis la mi-juin, grevés par l'abondance de l'offre, le renforcement du dollar et la faiblesse de la demande dans un contexte de ralentissement de l'économie internationale. Pour les spécialistes, aux prix actuels, les monarchies du Golfe devraient perdre la moitié de leurs pétrodollars, soit quelque 350 milliards de dollars par an. Si l'Arabie saoudite a affirmé maintenir le niveau élevé de ses dépenses, le Koweït a ordonné de réduire les dépenses et de reconsidérer les subventions sur l'essence et l'électricité. Selon l'agence Moody's, les monarchies du Golfe pourraient commencer par des coupes budgétaires dans «les projets d'investissement non-stratégiques», mais elles finiront par faire des choix délicats. Idem pour la Russie. Son président a fait savoir que la Russie devrait se préparer à un baril de pétrole à 40 dollars. En sus de ce pays, le Venezuela est considéré comme l'un des grands perdants de la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de ne pas réduire son plafond de production afin de soutenir les prix de l'or noir. D'ailleurs, l'agence de notation Fitch Ratings a abaissé la note de solvabilité du Venezuela, de B à CCC, une catégorie désignant les pays pour lesquels un défaut de paiement est une réelle possibilité.