Monsieur Tayeb Zitouni, ministre des Moudjahidine, a effectué samedi et dimanche derniers, une visite d'inspection et de travail dans la wilaya de Naâma. Dans la journée de samedi, le ministre des moudjahidine s'est rendu dans la commune de Asla, où il a visité le projet du centre de thalassothérapie et de repos des moudjahidine sis à la station thermale de Aïn-Ouarka. A Aïn-Sefra, et plus précisément au camp de torture de Dzira, où a été perpétré l'un des grands génocides durant la guerre de Libération par le colonialisme, le membre du gouvernement a rencontré les moudjahidine de la région et a entendu un exposé des torturés (rescapés de la machine à mort), représentés par M. Fellah Boudjemaâ : «M. le ministre, la Dzira verdoyante était devenue un camp de torture et de la mort et les dunes, lieu d'enfouissement des martyrs. Un camp spécialement aménagé pour la torture et tenu dans le secret total, et ce, pour mener à terme la sale et criminelle besogne contre les moudjahidine qui ont connu toutes sortes d'horreur des massacres, la bastonnade «aveugle», des liquidations, de la soif, la faim, et la folie. Certains ont même subi des pratiques obscènes : hommes et femmes dénudés, brûlure et électrisation des parties génitales, l'exposition au soleil de corps nus les mains sur la tête (sous l'effrayant soleil d'été), immersion dans le puits pieds et poings liés, le supplice de la nuit : brique pesant 25 à 30 kg sur le dos jusqu'au matin, paroles et termes injureux.» Après avoir pris connaissance du site, M. Zitouni a, lors d'un point de presse, déclaré que ces lieux resteront des mémoires, des archives et peuvent être comptés parmi les évènements les plus marquants de l'histoire de l'Algérie, ce sont ces moudjahidine qui sont encore en vie, ces camps, ces montagnes, les lignes Challes et Morice (électrifiées et minées), qui peuvent aujourd'hui témoigner et contribuer à l'écriture de l'histoire de la Révolution algérienne, sans demander les archives à la France ; d'ailleurs, certains moudjahidine m'ont salué avec des mains amputées, c'est dire que nous avons nos propres archives. La visite a été honorée pour cette première journée, par une séance de travail à laquelle ont pris part les autorités locales, les élus, la société civile et les moudjahidine. Dans la foulée de l'intervention, les discussions ont, d'un côté eu trait sur des sujets historiques et révolutionnaires, et d'un autre, sur des problèmes contemporains préoccupants, notamment, les droits des moudjahidine et les ayants droit. Pour la seconde journée (dimanche), M. Zitouni a été l'invité de la radio locale pour un second point de presse, où, à travers les ondes, a également traité et développé les grands axes sur l'écriture de l'histoire qui demeure l'un des grands soucis des Algériens, notamment pour les générations futures. Le membre du gouvernement a clôturé sa tournée par de brèves visites, notamment auprès de la Direction des moudjahidine, du Musée du moudjahid et du centre des victimes de guerre.