Même si les prix des produits relèvent de la basique loi de l'offre et de la demande, la constitution d'un grand réseau de distribution et d'un nombre suffisant d'hypermarchés pourrait mettre fin aux oligopoles qui contrôlent ces produits. C'est ce qu'a proposé le ministre du Commerce. Salah Benreguia - Alger (Le Soir) Amara Benyounès qui s'est exprimé, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale a tenu à rappeler que ce n'est plus l'Etat qui fixe la barre des prix mais bel et bien le marché. Mais en guise de solution pouvant stopper une certaine inflation non justifiée des prix de quelques produits, le ministre du Commerce préconise une plus grande régulation du marché. «La régulation du marché demande l'ouverture d'autres hypermarchés dont le nombre ne dépasse pas les cinq aujourd'hui. Mais aussi rattraper le retard que nous avons accusé en matière de distribution et en finir avec les oligopoles qui contrôlent certains produits», selon les propos de l'invité de la rédaction. Et d'ajouter qu'il ne peut y avoir de régulation du marché avec des «petites épiceries et supérettes». A ce propos, le ministre Benyounès affirme avoir saisi tous les walis pour qu'«ils donnent des terrains aux opérateurs qui veulent créer des hyper-marchés». L'autre point évoqué par l'invité de la rédaction est la place du produit national. Là, M. Benyounès plaide pour «une mobilisation nationale pour défendre et protéger la consommation des produits locaux». L'argument mis en avant est que «le patriotisme dans le monde entier s'exprime essentiellement dans le domaine économique». Et de mettre en valeur la nécessité de ne pas faire de distinction entre les entreprises publiques et privées. «Elles sont toutes des entreprises algériennes, qui emploient des Algériens et qui créent des richesses dans notre pays. Il faut les encourager, qu'elles soient publiques ou privées», soutient le ministre. Interrogé sur l'intention du gouvernement de maintenir ou non les subventions de certains produits, compte tenu de la tendance baissière des recettes pétrolières, la même source réaffirme que ce sont les produits de première nécessité qui sont subventionnés. Mais la question qui se pose d'elle-même est la rationalisation des dépenses qui passe inéluctablement par la réduction de la facture d'importation qui a atteint les 60 milliards de dollars. Là, M. Benyounès annonce la mise en place d'un groupe de travail qui étudiera la question des licences d'importation. Et ces conclusions, selon le ministre, seront présentées dans quelques semaines avant de les soumettre à l'adoption de l'Assemblée populaire nationale. «Une fois ces licences d'importation mises en place, nous allons regarder de très près les produits importés pour en limiter certains qui sont couverts par la production nationale», explique-t-il encore.