La présidente de l'ONG française l'Elan du cœur a estimé dans une conférence de presse : «Il faut que justice soit rendue aux personnes physiquement indigentes privées de ce matériel». L'affaire du matériel paramédical envoyé par l'ONG l'Elan du cœur au profit des handicapés moteurs de Mekla et qui a été révélée au début de l'année en cours, dans une enquête du Soir d'Algérie, suscite toujours la polémique. Mardi dernier, la présidente de l'ONG française, Madame J. Bouquin, dans une conférence de presse est revenue sur les tenants et les aboutissants de cette affaire (voir notre enquête du 15 janvier 2015) et dont l'objectif est d'alerter l'opinion publique algérienne, les donateurs et autres associations partenaires de l'Elan du cœur. «Je demande le soutien des autorités et des médias algériens pour faire toute la lumière sur la destination des équipements envoyés par notre ONG. Il faut que justice soit rendue aux personnes physiquement indigentes privées de ce matériel qui leur est destiné. Le seul rôle du président de l'association Espoir se limite à le distribuer à ces dernières et non de décider qui mérite ou pas d'en être destinataire», dira Mme Bouquin qui ne veut, visiblement, pas se contenter de la seule médiatisation des faits qu'elle impute au président de l'association des handicapés moteurs Espoir de Mekla qui fait l'objet d'une plainte en justice et sur lequel (le président de l'association Espoir) pèse des soupçons de malversation dans la gestion de plusieurs tonnes de matériel paramédical destiné aux personnes à mobilité réduite de la daïra de Mekla. «Je souhaiterais que des mesures soient prises pour arrêter ce genre de malveillances pour que d'autres ONG humanitaires ne soient pas victimes des mêmes agissements malveillants du genre de ceux que j'ai eu à subir», ajoutera la présidente de l'Elan du cœur dont l'interpellation s'adresse clairement aux pouvoirs publics algériens qu'elle exhorte à faire la traçabilité des chargements de quatre conteneurs d'appareillages paramédicaux destinés aux personnes à mobilité réduite et dont le coût estimatif dépasse les cent mille euros (des coûts sous-estimés et loin de la valeur réelle pour bénéficier des facilitations douanières réservées aux ONG et associations à caractère humanitaire). En tous cas, Mme Josée Bouquin ne compte pas en rester là, puisqu'elle a requis les services d'un avocat, sur recommandation de l'ambassade de France. Durant la même conférence de presse, Mme et M Ferhaoui qui se sont impliqués dans ladite opération humanitaire et qui ont contribué, pour une large part, à la prise en charge des frais de transit et de transport des quatre conteneurs vers l'Algérie, Mme Moula, élue APW et Ali Ioutichène, jeune militant d'une organisation des droits de l'Homme sont intervenus pour parler du cas du bassin de rééducation fonctionnelle pour personnes handicapées moteurs de Mekla. Après avoir retracé la genèse de l'existence de centre, «une idée dont je suis l'instigateur», dira M. Ferhaoui et qui témoignera de l'implication des P/APC de la daïra de Mekla et, surtout, «du rôle important joué par Mme Moula» pour la construction de ce centre, en servant d'intermédiaire et de facilitatrice auprès des Directions de la santé et de l'action sociale de wilaya. Les trois orateurs parleront et accuseront sans ambages le président de l'association des handicapés moteurs Espoir de Mekla en sa qualité de responsable de ladite structure de statut associatif, d'avoir détourné le bassin de rééducation de sa fonction initiale. De bassin de rééducation fonctionnelle pour handicapés, le centre en question a été transformé en complexe de thalassothérapie et de loisirs à usage lucratif des personnes auxquelles il n'est pas destiné, excluant les handicapés qui sont ses véritables utilisateurs et récipiendaires, selon les orateurs qui parlent de prestations tarifées qui vont de 700 DA pour les femmes, à 250 pour les jeunes et à 150 DA pour les enfants pour une heure d'utilisation, selon les témoignages fournis par Mme Moula et Ali Ioutichène. Ce dernier ajoutera que le fourgon mis à la disposition de l'association par la Direction de l'action sociale pour le transport des handicapés moteurs a été transformé en véhicule de loisir à usage personnel par le président de l'association Espoir qui a été, en outre, mis en accusation par M. Aggad, ex-trésorier général de l'association dans une autre affaire de gestion de mobiliers donnés par une société norvégienne au profit de l'association. M. Aggad parle de trois chambres à coucher, d'un lot de tapis, de trois téléviseurs, de 2 machines à laver, un lot de matériel frigorifique ainsi qu'un grand lot de vaisselle. «Je témoigne que seul le lot de vaisselle a été vendu à 180 000 DA à un barman. Le doute persiste sur la destination et l'existence des autres lots de dons», témoignera l'ex-trésorier de l'association des handicapés moteurs de Mekla, qui se retrouve au centre d'une affaire qui ne finit pas de livrer tous ses secrets. S. A. M. BOU ISMAIL Grogne, manifestation et émeutes Le siège de la mairie de la ville de Bou Ismaïl, située à 30 kilomètres à l'est du chef-lieu de la wilaya de Tipasa, vient d'être récemment le théâtre d'un évènement inhabituel. Le siège de cette commune vient d'être assailli par plusieurs dizaines de citoyens qui arboraient et criaient des slogans favorables au maire de la ville, arrêté et condamné à cinq années de prison et à une amende de 10 millions. Parmi la cohorte de plusieurs dizaines de manifestants, qui s'étirait du centre-ville jusqu'au siège de la commune, situé sur les hauteurs de la ville, on rencontre M. Makhloufi, président d'une association, présent parmi ceux favorables aux revendications des citoyens demandant la révision du procès du maire, qui nous révèle que sa condamnation est étonnante car la sanction est trop lourde. Il n'a exercé son mandat que depuis deux semaines en 2013». D'autres sources, au sein même de la mairie de Bou Ismaïl, révèlent à ce titre que la condamnation du maire fait suite à une plainte déposée par des élus de l'APC à son encontre en 2013, à la suite de «la modification du procès-verbal de délibérations de l'APC dans lequel il a été mentionné à l'origine 4 vice-présidents et délégués» ; le changement dénoncé réside, selon nos sources, dans «la nomination de 5 vice-présidents et de 3 délégués, ce qui fut à l'origine du conflit entre le maire et les élus qui décident de faire des révélations sur des falsifications de documents officiels opérées par ce maire. Ce qui a valu à l'élu incriminé deux accusations devant le tribunal de Boufarik et sa comparution devant la Chambre criminelle de Blida, qui a condamné cet élu à 5 années de prison et à une amende de 10 millions». Houari Larbi BEJAIA La RN 26 fermée pour la énième fois par des manifestants à Akbou La RN 26 a été fermée, jeudi dernier, une nouvelle fois par les habitants d'Ifrane relevant de la localité d'Akbou au niveau de leur localité. Par cette fermeture radicale de la route, les villageois protestataires d'Ifrane entendent réitérer leur exigence auprès des autorités de leur municipalité (Akbou) pour la réalisation d'une canalisation des eaux usées qui se déversent dans leurs propriétés. Les habitants d'Ifrane réclament également la réalisation de ralentisseurs sur cet important axe routier pour mettre fin à l'insécurité routière à hauteur de leur village où plusieurs accidents ont été enregistrés, se plaignent les protestataires. Il convient de rappeler que cette importante voie de communication reliant la wilaya de Béjaïa à celles de Bouira et Alger a été plusieurs fois bloquée par les habitants de ce village (Ifrane) sous les mêmes revendications que les autorités locales tardent à prendre en charge. Dans la journée de jeudi, des centaines d'automobilistes se sont retrouvés pris au piège de longues heures durant dans un embouteillage monstre. Certains ont dû faire de longs détours en emprunter des chemins de montagne pour rejoindre leur destination. Ce n'est qu'au milieu de l'après-midi que les manifestants ont enfin accepté de lever le blocus tout en affichant leur ferme détermination à réinvestir la rue dans le cas où leur doléance «n'est pas sérieusement prise en charge par les autorités». A. Kersani A propos «d'Akbou, une ville à la dérive» Les précisions d'une association Suite à votre article paru dans l'édition du mercredi 18 février 2015, nous avons l'honneur de vous demander de publier, en bonne place, les précisions suivantes : Contrairement à ce qui a été rapporté dans votre édition n° 7410, du 18 février 2015, dans l'article «Akbou, une ville à la dérive», signé par M. Kamel Gaci, l'association «Med-Action» n'a, en aucune façon que ce soit, initié ou organisé la marche citoyenne du dimanche 14/02/2015. A cet égard, elle n'est nullement responsable ou comptable de son organisation. Par contre, nous confirmons que nous avons signé un communiqué commun avec des associations locales où nous avons effectivement dénoncé «le bradage du foncier de la commune d'Akbou», et appelé ardemment à la sauvegarde du patrimoine public.