Nabil Fékir semble avoir pris «la décision qui fâche» du côté de l'Hexagone. Les médias français, d'habitude circonspects quand il s'agit d'aborder pareils sujets, se déchaînent sur le milieu offensif de l'OL. Hier encore, une certaine presse parisienne révélera les détails de ce qui pourrait constituer, à son goût, un «grave précédent» dans les relations entre le joueur franco-algérien et la direction du club rhodanien. Mohamed Bouchama - Alger (Le Soir) L'Equipe, puisque c'est de ce quotidien qu'il s'agit, met en valeur une information datant du 23 janvier dernier et qui traite du processus de revalorisation du contrat de Nabil Fékir dont le bail avec les Lyonnais va jusqu'en 2019. Selon le journal français, ledit processus a été interrompu. L'Equipe croit savoir que le président de l'OL, Jean-Michel Aulas, qui attendait dans son bureau les agents du joueur s'est retrouvé «sans interlocuteur». Selon l'Equipe, le milieu offensif de l'actuel leader de la L1 française a congédié les agents qui travaillaient avec lui depuis qu'il a atteint l'âge de la majorité (18 ans). Pour le journal français, cette situation n'a rien de «normale». Il faut juste préciser qu'officiellement, l'agent de Fékir s'appelait Eric Castagnino et que, pour lui succéder, Jean-Pierre Bernès (représentant des internationaux français Jeremy Menez, Samir Nasri et Franck Ribéry) avait tenté une incursion auprès de l'entourage du joueur, en vain. Il paraît bien que les affaires du joueur sont confiées actuellement à Mohamed Fékir, le père de la nouvelle star de l'OL. Selon la presse française, les pressions de Castagnino, lors du mercato hivernal, de faire signer à Fékir un engagement avec les Anglais de Manchester City a fini par agacer et le joueur et son entourage familial. «Ces représentants ont poussé pour le faire signer à City. Mais je leur ai dit : si c'est pour qu'il aille à City et qu'il se retrouve sur le banc, ça ne m'intéresse pas, et le gamin n'est pas intéressé non plus. Il aime jouer, il n'aime pas être remplacé. Et ils ont poussé pour le faire signer à City, c'est pour ça qu'il a préféré arrêter avec eux. Manchester le veut, on en a discuté avec des recruteurs, mais on préfère que Nabil reste encore au moins un an ici, ce n'est pas le moment d'aller à l'extérieur. Aller à City maintenant, ce serait se tuer», avouait récemment Mohamed Fékir. «J'ai fait mon choix» Une position partagée par le joueur lui-même. Le milieu offensif de l'Olympique Lyon, sollicité de partout depuis le début de cet exercice, a fait savoir à différentes occasions qu'il a envie de voir ailleurs mais qu'il compte toutefois patienter avant de se décider. «C'est flatteur, ça me fait plaisir. Je me rends compte que c'est rare. Je suis un assez bon joueur, c'est pour ça que les clubs s'intéressent à moi. Mais je reste lucide. Peut-être qu'ils me regardent, mais je sais que si je partais dès cette année, je ne jouerais pas. Il y a de très grands noms, de très grands joueurs devant moi. Ça n'a aucun sens de partir pour aller sur le banc (...) Je suis un joueur très ambitieux. J'ai aussi envie d'aller voir ailleurs ce qui se passe. Même si je sais que Lyon est un très bon club qui m'a permis de me dévoiler», assurait-il à chaque fois qu'il était interpellé. Cette même patience, Nabil Fékir et son entourage la cultive également quand il leur est demandé pour quelle sélection, celles d'Algérie ou de France, la jeune vedette lyonnaise va choisir. Hier, dans un entretien accordé au Le Parisien, Fékir a réaffirmé qu'il a fait son choix, mais qu'il le dévoilera «au bon moment». «Le choix ? Oui, dans ma tête, il est fait. Par contre, je le garde pour moi. Je l'annoncerai quand je sentirai que c'est le bon moment», confesse la révélation de la Ligue 1 française depuis août dernier. Le meneur de l'Olympique Lyonnais aurait même concédé à ne pas mêler «les critères affectifs» dans son choix de porter le maillot des Verts ou celui des Bleus. «Non, il n'y a pas que ça. J'irai là où je penserai que ce sera le mieux pour ma carrière, tout simplement. Il n'y a pas de choix du cœur ou quoi que ce soit», a-t-il précisé. Et de se rectifier, ensuite, quand il lui est demandé si le standing de l'EDF serait déterminant dans son choix de préférer l'équipe de France au détriment de l'Algérie. «C'est l'avis des gens. Après, peut-être que dans ma tête, c'est différent. Il n'y a que moi qui le sais», dira Fékir comme pour entretenir davantage le suspense.