La FAF fonctionne désormais sous un régime propre à une multinationale. Economiquement s'entend. Depuis l'avènement de Mohamed Raouraoua, les chiffres affichés (et certifiés par les experts) ne cessent de présenter des actifs très positifs. Depuis, en tout cas, l'an 2009 qui a vu le membre de l'exécutif de la Fifa reprendre la présidence de la FAF, la trésorerie de la plus médiatisée des instances sportives du pays, affiche une santé financière jamais connue par ailleurs. A telle enseigne que cette aisance financière fait languir de grandes entreprises (publiques et privées) du secteur économique. Mohamed Bouchama - Alger (Le Soir) Mohamed Raouraoua, c'est connu, fait profiter la fédération de football de ses vertus managériales. Et chaque année qui passe apporte son lot de satisfactions au plan de la bonne gouvernance des ressources matérielle, humaine et surtout financière. La FAF fonctionne, désormais au rythme des fédérations d'outre-mer, même si son président continue de jalouser les instances fédérales des pays de la zone de l'Unaf, Tunisie et Maroc en particulier. Les bilans votés à chaque consultation organique (AGO et AGE) apportent la preuve que la manière de gérer de l'actuelle fédération de football dépasse les méthodes archaïques employées par les anciens bureaux mais également celle «édifiée» au niveau du ministère de la Jeunesse et des Sports, département qui continue de classer des projets passés par toutes les étapes (études, budgétisation etc.) sans jamais voir le jour. En cinq ans, la méthode Raouraoua a permis à la Fédération algérienne de football de décupler ses ressources, à récupérer un patrimoine et à redonner aux structures rattachées (Ligues) une forme de respectabilité structurelle. Le projet de professionnalisme semble tituber, c'est vrai. Ce qui n'est pas, force est de constater, du seul ressort de l'instance dirigée par le vice-président de la CAF. Les collectivités locales, le ministère de tutelle et surtout les clubs ciblés par la nouvelle organisation sont pour beaucoup dans le retard pris dans la promotion du schéma imposé depuis voilà quatre ans par une fédération visiblement très en avance, du moins sur le plan de la projection et de la perspective. La mise en application des lois, la concrétisation des promesses mais surtout la peur qui s'est emparée des staffs dirigeants de nos clubs rompus à l'assistanat et aux manœuvres mafieuses ont fini par ralentir l'action fondatrice de Mohamed Raouraoua. Ce dernier, qui avait durant son premier mandat fédéral, misé sur l'aspect technique pour mener à bien ses missions à la tête de la FAF a, lui aussi, compris qu'il fallait poursuivre, seul, la longue marche. Il réussira, depuis, à assurer une certaine autonomie financière (plus de 1 milliard 600 millions de dinars alloués à la fédération depuis le gouvernement Ouyahia «dorment» dans les comptes de la fédération) et, cerise sur le gâteau, à faire rallier de nouveaux partenaires, nationaux et internationaux, à son projet. A titre d'exemple, l'exercice financier 2014 prévoit un budget prévisionnel de plus de 159 milliards de centimes (1.597.541.844,03), en recettes, desquels la FAF compte dépenser un peu plus de 127 milliards de centimes (exactement 12.716.993.999,77) avec, par conséquent un solde positif de 325.842.444,26 centimes. Des chiffres qui font tourner la tête, c'est vrai, que la fédération a puisé notamment sur les attributions de la CAF et la Fifa (48%), du MJS (26%), sponsors et autres. Des provisions colossales qui sont appelées, au rythme où vont les choses, à se développer pour faire bénéficier, non seulement les sélections nationales, principale source de dépenses de la fédération ces dernières années (en 2013 nos sélections ont consommé 37% du budget de la FAF), mais également les structures de gestion (fédération et ligues). On est loin des 25 millions de dinars représentant l'état des finances de la FAF (sous Hamid Haddadj) en 2008. Depuis le retour de Raouraoua aux affaires de la fédération, les chiffres n'ont de cesse grimpé passant de 59 millions de dinars en 2009 puis à 1 milliard 500 millions de dinars en 2010 (année de la Coupe du monde) avant de chuter légèrement en 2011 (252 millions de dinars) pour remonter à 526 millions de dinars en 2012. L'an dernier a vu la trésorerie afficher un chiffre éloquent (1 milliard 748 millions de dinars) que le financier de l'instance fédérale a présenté comme «un excédent exceptionnel», rappelant que la valeur nette des évaluations du patrimoine de la fédération depuis sa création jusqu'en 2012 affichait 2 milliards de dinars. Mieux, le témoignage technique de M. Boukellal, commissaire aux comptes désigné par la FAF, qui a relevé que les comptes cumulés au 6 février 2013 «ne montrent pas d'anomalies significatives», et sont «réguliers et sincères» apporte une nouvelle preuve de la bonne gouvernance de cette structure fédérale qui continue de se projeter vers le meilleur avec notamment la construction d'un hôtel de standing (les études sont finalisées et les appels d'offres prochainement lancés), d'un Aspetar algérien et de nouvelles maisons de ligues à travers les régions.