Le rétablissement de l'eau courante à Béjaïa et dans les localités environnantes, rompue depuis cinq jours à cause du bris de la canalisation principale à hauteur de l'oued Amassine, à 30 km au sud-ouest de Béjaïa, risque de prendre du temps en raison du niveau élevé de la rivière et de la force de ses courants, ont indiqué hier les techniciens de la Direction de l'hydraulique. «Il faut attendre une baisse du niveau de l'eau pour pouvoir apprécier l'ampleur des dégâts et, par conséquent, la nature de l'intervention à entreprendre», a souligné l'un des techniciens, qui relie, cependant, les délais de réparation aux conditions météorologiques. «Si l'embellie se précise et se consolide, on ira vite. En revanche, si la pluie revient, on sera dans l'obligation d'attendre», a-t-il précisé. Afin de gagner du temps, des employés de l'entreprise chinoise CRCC, engagée dans la réalisation de la pénétrante autoroutière Béjaïa-El-Adjiba (Bouira) sont intervenus mardi avec de gros moyens jusqu'à une heure tardive pour dévier d'une centaine de mètres l'oued de son lit, mais sans résultat probant. Une partie de l'eau a pu être réorientée sur un nouvel itinéraire certes, mais l'essentiel des flots a continué à affluer vers le lieu de la canalisation, enfouie à près de trois mètres de profondeur. Si bien que d'aucuns se sont résolus à trouver une autre solution, notamment la mise en place d'une digue au milieu de l'oued pour empêcher tout ruissellement vers l'amont. L'option a déjà recueilli l'assentiment du plus grand nombre et doit être mise à l'épreuve rapidement. Cette canalisation, en provenance du barrage de Tichy-Haf (Seddouk) passe sous le lit de la rivière et aboutit jusqu'à Béjaïa, en passant par Amizour, El-Kseur et Oued Ghir, alimentant près de 100 000 foyers, tous soumis en conséquence sinon à la pénurie, du moins à un rationnement drastique de l'eau. Pour tempérer un tant soit peu l'ardeur (citoyens), l'Algérienne des eaux a remis en service certains de ses forages, dont l'apport est estimé à 15 000 m3, mais qui restent loin des besoins de la seule ville de Béjaïa, établis à quelque 75 000 mètres cubes/jour, selon la direction de l'hydraulique qui souligne, par ailleurs, qu'en plus des camions-citernes de L'ADE et de l'APC,une douzaine d'engins de même nature ont été débloqués par le ministère de tutelle pour aider à alléger «la crise». Partout, les habitants ont ressorti leurs bidons et retrouvé le chemin des fontaines qui, pour la circonstance, ont retrouvé «de la fonction, du charme et du goût».