Les ministres arabes de l'Intérieur se réuniront, les 11 et 12 mars prochains, à Alger, dans le cadre de la «32e session du Conseil des ministres arabes de l'Intérieur». Autrement dit, une réunion annuelle classique établie depuis 1982 mais qui, cette fois, revêt une importance cruciale, dans un contexte explosif dans toute cette région en butte à de multiples crises et désordres avec leurs corollaires immédiats, comme le terrorisme, le crime organisé, le trafic de drogue, l'immigration clandestine. Un pays comme la Libye est même sans gouvernement depuis des mois. C'est dire dans quel contexte aura lieu cette réunion. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) «Le crime organisé transnational y compris le terrorisme est désormais le grand défi qui se pose aujourd'hui dans le contexte de la mondialisation, de l'ouverture économique, de la libre circulation des personnes et de la fluidité des modes de communication», résumera, d'ailleurs, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaïz, dans un entretien accordé à l'agence nationale APS, mardi dernier. A coup sûr, ces questions, particulièrement le terrorisme et le trafic de drogue, domineront les travaux de cette session où il s'agira surtout, de revoir certains mécanismes de lutte ou alors des conventions devenues obsolètes. La question «en appelle à la mise en place de cadres juridiques et de mécanismes nouveaux, en complément à ceux déjà existants, aptes à renforcer l'échange, souple et efficace, des informations, de l'expertise et des expériences dans les domaines de la formation et de l'entraînement notamment concernant les formes actuelles de criminalité». La menace terroriste, plus précisément, a pris, ces dernières années, une ampleur sans précédent avec l'apparition de nouveaux groupes puissamment armés et qui profitent de la faiblesse et parfois même de la disparition de services de sécurité dans des régions ou des pays entiers comme la Libye pour «prospérer» et constituer des menaces directes sur l'existence de pays comme c'est le cas toujours de la Libye mais aussi de la Tunisie. Il y a lieu, comme le soulignera Belaïz dans son entretien, de tenir compte également de l'apparition de nouveaux phénomènes, comme c'est le cas de la cybercriminalité. «Ces groupes terroristes, affirmera Belaïz, utilisent aujourd'hui internet et les réseaux sociaux dans leurs communications, leur entraînement aux actions terroristes et à fabrication d'engins explosifs, dans le trafic de drogue, le détournement de fonds et le blanchiment d'argent et dans la propagande pour actes de violence et de terrorisme contre des innocents. Ceci nécessite la mise en place d'une coopération arabe efficace». Un vrai défi à relever, en plus de faire face au drame humanitaire qui frappe des populations entières comme en Syrie...