Mais que se passe-t-il à l'EPH de Oued-Zenati ? L'hôpital du chef-lieu de cette daïra, distant d'une quarantaine de kilomètres de Guelma, est la deuxième structure de santé publique de la wilaya. Ces derniers temps, miné par un conflit entre certains médecins spécialistes et la direction, il donne l'impression de ne plus du tout tourner rond. De nombreux dysfonctionnements à l'unité de chirurgie ont été mis au jour : programme du bloc opératoire suspendu, consultation de chirurgie perturbée, recours systématique aux évacuations. Courrier d'alerte du directeur général à la tutelle sur la situation ; lettres des praticiens à la DSP pour dénoncer des pressions supposées exercées par la direction sur le corps médical... nul ne peut ignorer l'ambiance délétère des relations. Le chirurgien chef d'unité s'est vu infliger une suspension pour absences répétées et non justifiées, a-t-on appris auprès de la direction générale. Officiellement, l'administration s'est dit favorable au dialogue, mais de guerre lasse, les médecins spécialistes ont pris une autre option : un sit-in de quelques minutes ayant été observé jeudi dernier. Ils demandent la levée de la sanction prononcée à l'encontre de leur confrère, qu'ils qualifient d'«arbitraire». Pour y voir clair sur «les dysfonctionnements de l'unité de chirurgie» et le «conflit» opposant le directeur et les médecins spécialistes, on s'est rapproché du premier responsable de cet EPH. «Les gardes mensuelles spécialisées sont passées à 6 par praticien, dans le cadre du programme d'action de la DSP qui vise à diminuer les évacuations inutiles et abusives, et à remédier aux désagréments causés aux malades de cette région. Mais malheureusement, les chirurgiens ont décidé de suspendre le programme du bloc opératoire, sous prétexte d'une surcharge de travail. Ils estiment qu'ils ne sont pas en mesure d'assurer la garde, la consultation et le programme du bloc. A cela s'ajoutent les absences répétées et sans motifs de certains praticiens spécialistes, ce qui n'est pas normal», nous déclare le directeur général de l'EPH de Oued Zenati. «Des démarches ont été entreprises pour remédier à cette situation, qui pénalise en premier le malade, donc il n'était pas opportun de faire autant de bruit en se mettant sur une position de sit-in», a précisé la même source.