«Nous avons vu le wali, il était là sur les lieux et a constaté de visu cette situation alarmante, mais il n'a rien fait». Ce cri d'alarme est celui d'un des habitants du village Ialouachene, dans la commune d'Ath Laâziz, à 10 kilomètres au nord de Bouira, où les éboulements ont créé dès le printemps 2012 une véritable psychose au sein des habitants. Malheureusement pour ces pauvres citoyens, aucune solution ne leur est trouvée jusqu'à présent. Ce dimanche, lors de notre déplacement sur les lieux, nous avons été frappés par l'ampleur des dégâts : un éboulement, sur plusieurs centaines de mètres a entraîné avec lui tout un verger oléicole, et, récemment, une maison entière ; et avec tout ça, les responsables de la wilaya – les autorités locales ne pouvant rien faire si ce n'est se solidariser avec les victimes et être à leurs côtés et les soutenir moralement – n'ont rien trouvé de mieux pour les réconforter que de leur dire d'attendre l'achèvement des logements sociaux de la commune pour prétendre à un logement. La maison de Alouache Kamel, qui vit là avec sa femme et ses six enfants, a déjà perdu une partie de la dalle. Lorsque les services techniques s'étaient déplacés sur les lieux en compagnie d'un élu, ceux-ci ont recommandé au père de scier une partie de la dalle, dont le sous-sol est déjà emporté par le glissement, afin de maintenir l'autre partie. C'est à croire que nos responsables ne se rendent pas compte qu'ils ont affaire à des êtres humains et qu'il y va de leur vie. Des choses inimaginables se passent dans notre pays : une partie d'une maison s'effondre et le wali se montre incapable de loger la famille. Ne serait-ce que cette famille, celle de Alouache Kamel. Car pour le cas des éboulements et des glissements de terrains dans cette commune, outre les tronçons de routes qui sont concernés et qui nécessitent des gabions et des murs de soutènement, elles sont 22 maisons à être déclarées sinistrées par les services techniques et près de 90 maisons à se retrouver dans la zone menacée de glissement et d'éboulement, présentant déjà des fissures aux murs et dans les toitures. Ce constat a été fait par l'APC d'Ath Laâziz et remis aux responsables de la wilaya mais, là aussi et pour le moment, la seule réponse que toutes ces familles ont reçue, est celle de leur envoyer dorénavant des équipes techniques pour les accompagner dans les constructions futures. Et le cas échéant, la wilaya a invité ces familles à se procurer du terrain pour leur dégager des aides à l'habitat rural et bâtir sur des sols solides. Quid des familles qui ont déjà bâti des villas et qui se voient menacées par ces éboulements. La même réponse leur est donnée, à savoir une éventuelle aide à l'habitat rural (!?). Et pour ces habitations menacées, vraiment menacées, aucune solution n'est trouvée. Les familles qui débarquent à chaque averse, à chaque mauvais temps, chez les voisins de peur de voir les éboulements emporter leurs maisons, n'ont que Dieu pour prier à ce qu'il les épargne. Aussi, convaincus que la solution ne leur viendrait jamais de la wilaya, ces habitants du village Ialouachene de la commune d'Ath Laâziz, lancent un appel pressant aux hautes autorités du pays pour leur venir en aide en leur envoyant auparavant une équipe d'experts pour constater de visu l'ampleur des dégâts occasionnés par ces éboulements. Ces familles, et tous les villageois le confirment et les soutiennent, ont besoin d'être recasées en urgence et ce n'est pas les logements qui manquent au niveau du chef-lieu de la wilaya.