Le président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens déplore que son institution n'ait aucune connaissance de la dernière mouture de la loi sanitaire. Il émet également des inquiétudes quant au rôle réservé à l'ordre des pharmaciens dans cette même loi. Rym Nasri - Alger (Le Soir) Pour Lotfi Benbahmed, les rédacteurs de l'avant-projet de la loi sanitaire «ont trahi» les assises nationales de la santé. «On nous a présenté un projet de loi qui ne répond pas du tout à nos attentes et nos propositions et recommandations n'ont pas été prises en compte», explique-t-il. Quant à la dernière mouture de la loi sanitaire qui sera incessamment présentée au secrétaire général du gouvernement, il assure que son institution n'en a pris aucune connaissance à l'heure actuelle. D'ailleurs, il affiche une «réelle inquiétude» quant au rôle réservé à l'Ordre des pharmaciens dans cette même loi. Un sujet, précise-t-il, qui n'a pas été «débattu». Invité, hier, du forum du quotidien Liberté à Alger, le président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens estime qu'il y a un certain «recul» dans le traitement de la faute professionnelle et de la sanction disciplinaire dont seraient passibles leurs auteurs. Lotfi Benbahmed revient également sur la définition des missions des différents acteurs de la chaîne pharmaceutique (officines, établissements de production, d'exportation, de distribution, pharmacie ainsi que les laboratoires d'analyses médicales), l'une des principales propositions de son institution. Il rappelle que dans le cadre de l'ancienne loi sanitaire, tout était sous le «monopole» de l'Etat. Citant l'exemple des officines, il précise qu'aujourd'hui, l'officine ne se contente pas uniquement de délivrer des produits. «Le pharmacien joue le rôle de l'accompagnement et de l'éducation thérapeutique du patient pour mieux gérer sa maladie, sans pour autant remplacer le médecin.» Une nouvelle tendance qui, dit-il, a gagné du terrain dans le monde. Il évoque aussi la pharmacie hospitalière qui, selon lui, doit être un service à part entière. «La pharmacie hospitalière ne doit pas dépendre d'une sous-direction d'un service d'économat qui gère le médicament et qui conduit à la gabegie que connaissent aujourd'hui les hôpitaux, avec une mauvaise répartition des médicaments, des produits périmés, ...», dit-il encore. Le président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens estime que la définition de la mission de tous ces acteurs permettra «la traçabilité de la responsabilité pharmaceutique».