Rien ne va plus entre la première autorité de la wilaya, Ahmed Hamou Touhami, et le président de l'Assemblée populaire de wilaya, Mohamed Bettache. Accusé ouvertement d'être à l'origine de la situation d'impasse et de blocage que traverse la wilaya depuis son installation en 2010 à la tête de l'administration par le vieux parti de l'opposition (FFS), qui gère l'institution élue de wilaya, lors d'un rassemblement tenu à la fin du mois de janvier passé, le wali avait pour rappel aussitôt porté plainte contre le P/APW pour propos diffamatoires et mensongers. Loin de s'apaiser, la situation n'a pas cessé depuis de se dégrader entre les deux parties. Le dialogue est visiblement totalement rompu entre le P/APW et le wali qui aurait décidé de «tourner le dos» à l'institution élue de wilaya. C'est en tout cas ce que laisse clairement entendre le président de l'APW dans sa dernière correspondance adressée au wali de Béjaïa à travers laquelle sont rappelés ses différents courriers restés sont suite depuis ce crash. «En dépit de mes différents envois, j'ai le regret de constater qu'aucune réponse ne m'a été parvenue à ce jour», écrit le P/APW dans son courrier du 30 mars dernier rappelant au wali ses différents envois restés sans suite «relatifs au CD d'enregistrement des travaux des quatre dernières sessions, aux moyens de transports (sorties) des commissions éducation et santé pour la journée du 17 février 2015, commission aménagement pour la journée du 19 février 2015 et la commission jeunesse et sports pour la journée du 18 et celui relatif à la situation du Calpiref du 18 février 2015». Le président de l'APW estime que «ce mutisme qui constitue un frein de communication, de concertation et de coordination entre les deux institutions (wali-APW) s'inscrit en violation des dispositions de la loi 12/7 du 21 février 2012, portant code de wilaya, notamment son article «67». «L'Assemblée populaire de wilaya reconnue par la Constitution et élue au suffrage universel même en état de dysfonctionnement pour des raisons connues de tous et dont vous êtes informés, cela ne signifie en aucune façon que l'assemblée est dissoute pour ignorer sa demande», rappelle Mohamed Bettache dans sa lettre adressée ces derniers jours au wali, signalant ainsi que le dialogue est définitivement rompu entre les deux parties. Il convient de noter que, secouée par une grave crise, l'institution élue de wilaya est bloquée depuis plusieurs mois pour cause de bras de fer engagé pour le contrôle de l'assemblée entre la nouvelle majorité constituée du FLN, du RCD, du Forum socialiste et du bloc FFS à la tête de l'institution depuis 1997. Après le blocage des quatre dernières sessions de l'APW, la nouvelle majorité formant le bloc anti-FFS exige la convocation d'une session et le gel des indemnités des élus permanents et non permanents. La dernière session extraordinaire observée le 28 janvier passé s'est, pour la énième fois, terminée en queue de poisson devant la terrible zizanie qui s'est installée dans la salle entre les deux blocs se disputant le contrôle de l'assemblée. La demande de la nouvelle majorité pour la tenue d'une nouvelle session extraordinaire pour mettre un terme au dysfonctionnement au sein de cette institution est restée à ce jour sans suite, dénonce l'opposition. Un ordre du jour qui se résume en la désignation et l'approbation par l'assemblée de 3 nouveaux vice-présidents, l'adoption de nouveaux bureaux de commissions permanentes et la création de deux commissions d'enquêtes sur le chapitre 914 et l'usage abusif et illégal des procurations. Les 23 élus constituant le nouveau bloc majoritaire à l'APW ont dans leur document, tout en rappelant le dysfonctionnement et la situation de blocage qui règnent à l'APW, demandé au président de l'APW de Béjaïa «conformément à la réglementation en vigueur, notamment l'article N°02 du décret exécutif n°13/91 du 25 février 2013, portant condition de détachement des élus locaux et les indemnités qui leur sont allouées de bien vouloir saisir le ministère de l'Intérieur afin de geler les indemnités des élus permanents et non permanents de l'Assemblée populaire de wilaya, y compris le vôtre (P/APW ndlr), jusqu'au déblocage de la situation». A. Kersani KOLEA Des citoyens demandent la remise en l'état de la voirie Notre rédaction vient d'être saisie par des requêtes en provenance de citoyens de la ville de Koléa et relatives à «la situation dans laquelle se trouvent plusieurs tronçons de la voirie de la ville». Selon ces quelques résidents de cette ville, ils prennent à témoins les médias, pour mettre à l'index «la principale voie de Koléa, et du prolongement de Chaïgh, qui se trouverait labourée et abandonnée à son triste sort depuis plusieurs mois». Plus loin ce sont les résidents de la cité du Stade, la cité des 90 logements, et ceux habitant à proximité de l'agglomération ouest de Koléa qui mettent à l'index l'absence de la réfection de la voie publique. Tandis que les riverains de la rue des Frères Mokrani et ceux de la rue Boumediène résidant à l'est de la commune s'élèvent contre «l'absence de la prise en charge de leur requête, sachant qu'après les travaux entrepris lors de la pose d'un réseau d'assainissement par les services de l'hydraulique, des chantiers sont laissés ouverts sur la voie publique malgré les revendications citoyennes», la colère perdure depuis dans la ville. «Il est loisible, selon plusieurs autres citoyens, de constater l'état de délabrement avancé des tronçons routiers situés à proximité du village de Chaïgh, depuis que des travaux d'assainissement ont été menés à la périphérie de cette agglomération, et ceux traversant la route de Bou Ismaïl, à la sortie ouest de Koléa», clament avec violence ces citoyens. Il convient de rappeler que les membres du comité de la cité des 90 logements de Koléa ont pris à témoins la société civile concernant les retards engendrés par les travaux de réhabilitation de cette voirie mise à l'index. En effet, Monsieur H. M., un membre du comité du quartier du stade M'hamed-Mouaz vient d'interpeller les services chargées de ces travaux en vue d'activer la réception des chantiers. Selon notre source, bien que la distribution de l'eau potable fut rétablie, les citoyens signalent d'immenses crevasses, vestiges des travaux longeant le Chemin-de-Manœuvres vers la route de Blida pour le réseau d'assainissement qui ne furent ni bouchés, ni réparés. C'est ainsi que durant la période hivernale, des ornières et des crevasses bloquent les chemins d'accès en rendant ces routes impraticables. Ainsi, des citoyens menacent haut et fort de manifester et d'investir la rue afin d'exposer leur situation devenue critique. Selon des responsables communaux, ils estiment qu'ils sont à plaindre, car pour ces derniers, l'indépendance de leurs dépenses, destinées à ce titre aux grands travaux, sont du ressort d'un budget qui est placé sous l'aval de la wilaya.