Huit jours apr�s les tsunamis d�vastateurs qui, selon le dernier bilan officiel global, ont fait plus de 144.000 morts en Asie du Sud, 1,8 million d'habitants sinistr�s ont toujours besoin d'une aide alimentaire d'urgence, ont fait savoir les Nations unies. La plus grande op�ration d'aide humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale se poursuit et la communaut� internationale a promis d'ores et d�j� une somme totale de deux milliards de dollars. Les a�roports du sud de l'Asie accueillent les centaines de vols d'un pont a�rien qui achemine des m�dicaments, des vivres et des abris aux populations les plus touch�es, afin de conjurer la pire menace apr�s la catastrophe : les �pid�mies et infections dues � l'eau contamin�e. Les pluies tropicales dans la province d'Aceh � Sumatra, qui concentre plus de la moiti� des d�c�s confirm�s, et les inondations au Sri Lanka aggravent le lot des rescap�s et ralentissent les efforts des secours. Les �quipes de secours pensent qu'elles auront atteint d'ici trois jours la totalit� des 700.000 personnes affam�es dans les r�gions sinistr�es du Sri Lanka, mais il faudra plus longtemps pour parvenir � distribuer vivres et m�dicaments au million d'habitants toujours isol�s et durement touch�s sur les c�tes de Sumatra, estime l'ONU. Globalement, toutefois, "le syst�me international fonctionne", r�sume Jan Egeland, coordonnateur de l'aide d'urgence aux Nations unies. L'Indon�sie a revu � la hausse son bilan hier, parlant d�sormais de plus de 94.000 morts, soit 13.000 de plus que dans le pr�c�dent bilan. L'Inde elle aussi a relev� son bilan et parle d�sormais de pr�s de 15.000 morts. L'acc�s des secours aux archipels Andaman et Nicobar est encore limit� et des centaines de cadavres se d�composent l�-bas en plein soleil. Des centres logistiques sont � pied d'œuvre � Rome, Djakarta et Sumatra, et un centre de commandement coordonne de la base a�rienne d'U-Tapao en Tha�lande un grand nombre de vols tant civils que militaires prenant part aux op�rations d'aide, pr�cise Egeland. Des h�licopt�res embarqu�s � bord du porte-avions am�ricain Abraham-Lincoln ont commenc� � larguer des caisses de vivres et des bouteilles d'eau potable dimanche aux abords de Banda Aceh, capitale de la province d'Aceh. Des enfants meurent de pneumonie en Indon�sie Le ministre fran�ais de la Sant�, Philippe Douste-Blazy, a quitt� Paris dimanche soir � bord d'un avion transportant des �quipes de secouristes et 15 tonnes d'aide � destination du Sri Lanka, a rapport� France Info. Un colonel de l'arm�e allemande, J�rgen Canders, est arriv� lundi � Banda Aceh en compagnie d'une �quipe m�dicale de neuf membres, parmi lesquels des sp�cialistes des maladies tropicales. L'Allemagne, l'Australie, la Grande-Bretagne, l'Inde, le Pakistan, Singapour et les Etats-Unis sont au nombre des pays qui fournissent des appareils civils ou militaires pour le pont a�rien. Il faut agir vite, car en Indon�sie, rapporte l'Unicef, on signale que des enfants meurent de pneumonie. Selon des responsables de la sant� aux Nations unies, les maladies pourraient faire 50.000 morts. Dans la seule Indon�sie, plus de 100.000 personnes ont �t� log�es dans des abris temporaires et des camps et bon nombre souffrent de diarrh�e, de fi�vre, de maux de t�te ou d'estomac, d'infections respiratoires. Les Etats-Unis ont d�p�ch� 1.500 militaires pour aider les populations au Sri Lanka. Richard Lugar, qui dirige la commission des Affaires �trang�res du S�nat, a d�clar� qu'au bout du compte, l'aide de Washington, qui a promis pour l'heure 350 millions de dollars, pourrait se chiffrer en milliards. Le secr�taire d'Etat am�ricain Colin Powell, accompagn� du fr�re du pr�sident Bush, Jeb Bush, gouverneur de Floride, est parti � destination de l'Asie du Sud pour aider � �valuer les besoins en termes de reconstruction. Powell prendra part jeudi � une r�union internationale de donateurs � Djakarta. Y sera �galement pr�sent le secr�taire g�n�ral des Nations unies, Kofi Annan, lequel estime que l'Asie du Sud mettra cinq � dix ans pour se remettre de la catastrophe. A Djakarta, il devrait lancer un nouveau appel � la mobilisation internationale. A Paris, le pr�sident Jacques Chirac doit observer ce lundi matin une minute de silence en hommage aux victimes des tsunamis. La c�r�monie se d�roulera dans la cour de l'Elys�e, avant que le chef de l'Etat re�oive les vœux du gouvernement et pr�side le premier conseil des ministres de 2005.