Face aux multiples dangers qui menacent au quotidien la sécurité des aliments, le ministère de la Santé prend l'initiative. Un plan national dédié à la problématique sera mis en place avant la fin de l'année en cours. Le ministre de la Santé avertit : sans multisectorialité, difficile de s'assurer que le consommateur algérien ne met pas sa santé en péril en consommant des produits qui échappent à tout contrôle. Nawal Imès - Alger (Le Soir) Révision de l'arsenal juridique régissant le processus de contrôle sanitaire des aliments, renforcement des prérogatives des laboratoires dédiés au contrôle et une plus grande synergie entre secteurs. Il s'agit des grandes lignes d'un plan national pour la sécurité des aliments que compte mettre en œuvre le département de la santé. Abdelmalek Boudiaf en dévoilait, hier, les axes principaux. Il imagine ce plan «consensuel», impliquant l'ensemble des secteurs concernés et signant l'engagement formel de l'Algérie en faveur de la sécurité sanitaire. Avant la mise en œuvre dudit plan, le ministre de la Santé compte lancer à la mi-avril une étude sur la sécurité alimentaire en collaboration avec l'OMS, annonçait, hier, le ministre de la Santé à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la santé placée sous le slogan de «Soyons tous vigilants sur ce que nous consommons». En la matière, indique Boudiaf, l'Algérie a un arsenal juridique étoffé mais les nouvelles donnes liées aux changements climatiques et aux résistances bactériennes imposent une nouvelle stratégie. Cette dernière, le ministre de la Santé ne la conçoit que multisectorielle, impliquant l'ensemble des intervenants dans la longue chaîne qui sépare l'aliment de base de l'assiette du consommateur. Présent à la rencontre organisée par le ministère de la Santé, le représentant de la FAO a rappelé que l'amélioration de la sécurité de l'alimentation était une priorité pour l'organisation onusienne qu'il représente. En 2004, rappelle-t-il, la FAO avait contribué à la mise en place des normes codex en collaboration avec le ministère du Commerce. La connaissance de la FAO de la chaîne alimentaire, ajoute-t-il, lui confère l'expertise pour accompagner les pays dans le sens du contrôle des aliments, d'où l'engagement de la FAO pour accompagner l'Algérie. Pour sa part, le représentant de l'OMS a rappelé que pas moins de 200 maladies étaient dues aux aliments contaminés, appelant les pays africains à faire de la sécurisation des aliments une priorité.