L'Union africaine (UA) veut faire valoir son poids d'organisation continentale au sein des Nations unies. Elle sollicite deux nouveaux sièges permanents au Conseil de sécurité de l'ONU, a indiqué le commissaire de l'UA pour la paix et la sécurité Smaïl Chergui, hier, à Alger, en marge du séminaire sur la sécurité en Afrique, organisé conjointement par l'organisation panafricaine et l'Algérie. Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) L'Union africaine désire, donc, de renforcer sa présence au sein de l'organisation des Nations unies, à travers l'élargissement de sa représentation au Conseil de sécurité où le continent déjà dispose de trois sièges non permanents. La demande de l'UA, déjà formalisée, intervient dans le sillage de la réforme de l'institution onusienne réclamée par nombre d'Etats membres à travers le monde. Mais en attendant que cette réforme voie le jour, l'Union africaine planche sur les voies et moyens à même de rendre plus probant son rôle au sein de l'institution onusienne. Le séminaire organisé hier à Alger, au siège du ministère des Affaires religieuses, poursuit justement l'objectif d'assister les nouveaux membres non permanents du Conseil de sécurité des Nations unies pour se préparer à défendre les intérêts de l'Afrique au sein de l'ONU. Les nouveaux membres non permanents, le Tchad et le Nigeria, devront notamment se préparer au traitement des questions les plus haletantes dans le continent que sont la paix et la sécurité. Les séminaristes d'Alger sont en quête de la meilleure formule qui permettrait une interaction plus étroite entre le Conseil de paix et de sécurité de l'UA et le Conseil de sécurité de l'ONU. Ceci notamment dans la résolution des conflits qui continuent encore de miner le continent africain. L'Union africaine souhaite évidemment une coopération plus importante avec le Conseil de sécurité de l'ONU dans la recherche des solutions aux conflits en question. Le séminaire, auquel ont assisté les représentants du corps diplomatique africain à Alger, a pour vocation également de dégager une vision africaine commune sur les questions de la paix et de la sécurité au niveau du continent. Une vision qui devra permettre d'adopter des démarches plus élaborées et mieux coordonnées. Le souci africain de cohésion au sein du Conseil de sécurité vient du fait que le principal du travail de ce Conseil concerne les conflits en Afrique. Plus de 60% du travail du Conseil de sécurité de l'ONU concerne en effet les conflits en Afrique. Un volume de travail considérable qui dicte à l'Union africaine comme un impératif de prétendre à un rôle plus appuyé au sein du Conseil de sécurité. Le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra a indiqué que «des milliards de dollars sont investis annuellement dans les tâches du maintien de la paix en Afrique où s'opèrent les deux tiers des missions africaines». Point de fierté à en tirer, comme devait le souligner la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo. Cet argent dépensé pour financer les missions onusiennes servirait mieux, a souligné Lamamra, s'il était destiné au développement. Le ministre algérien des Affaires étrangères, qui avait été commissaire de l'UA pour la paix et la sécurité, a appelé les membres africains au Conseil de sécurité de l'ONU à faire preuve de cohésion afin que les questions africaines soient mieux prises en charge. Ramtane Lamamra a par ailleurs rendu, à l'occasion, un hommage appuyé à Nelson Mandela dont il a rappelé les idéaux panafricains et les valeurs humaines, rappelant que c'est l'Algérie qui a eu l'honneur de le former.