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Animant une conférence avec Me Ali Yahia Abdenour à l'université de Tizi-Ouzou Saïd Sadi : «les facteurs de maintien du pouvoir sont en train de disparaître»
Origine, histoire et avenir du Printemps berbère, a été le thème de la conférence animée conjointement par Saïd Sadi et Me Ali Yahia Abdenour à l'Université de Tizi-Ouzou, dans la matinée d'hier. Pour le Dr Saïd Sadi qui prendra la parole en premier, la révolte d'avril 1980 avait pour origine trois motivations intimement liées à l'histoire de l'Algérie : l'espérance de liberté née de l'aboutissement d'une révolution, l'injustice de n'avoir pas pu profiter des joies de l'indépendance et une blessure ressentie, suite au déni identitaire et politique, par plusieurs générations de militants et qui ne s'est jamais cicatrisée depuis la crise de 1949. Toutes ces frustrations ont donné naissance aux événements d'avril 1980, selon Saïd Sadi qui est revenu sur les messages et le sens d'un combat et des valeurs qui doivent inspirer les générations actuelles, non sans rappeler que «la Kabylie c'est la matrice, le point de départ et le levier de la quasi-totalité des conquêtes de ce pays ; il est impératif qu'elle soit protégée des aventures et des manipulations». Ali Yahia Abdenour remontera aux sources du combat pour la reconnaissance de la dimension amazighe de l'Algérie qui a été victime de répression bien avant l'indépendance. Tamazight est victime d'un impérialisme culturel qui sévit en Algérie depuis le PPA jusqu'à Bouteflika, selon Me Ali Yahia Abdenour qui a salué le combat d'avant-garde joué par la Kabylie pour la défense de la démocratie et de l'identité amazighe de l'Algérie. Plaidant pour la reconnaissance du statut officiel de tamazight et sa prise en charge institutionnelle de façon efficiente, Ali Yahia estime qu'après soixante-cinq années de combat, il est temps que les droits des Algériens soient respectés. Il n'hésitera pas à qualifier l'Algérie de dictature, en raison, expliquera l'avocat des droits de l'homme, de la confusion et de l'absence d'équilibre des pouvoirs au sommet de l'Etat. Abondant dans le même sens, Saïd Sadi ne manquera pas de prédire la fin imminente du pouvoir qui est en train de perdre petit à petit les facteurs de son maintien, à savoir l'argent, l'argent du pétrole qui est en baisse, la peur imposée par la répression à laquelle les Algériens résistent en manifestant dans la rue, et enfin, le bourrage des urnes qui est une pratique qui est de plus en plus mal vue de l'étranger. Il est temps de se mobiliser pour le changement mais pacifiquement, estiment presque d'une même voix les deux invités des étudiants de l'Université de Tizi-Ouzou. «Il ne faut jamais répondre à la violence par la violence», dira notamment l'avocat des droits de l'homme.