Après la polémique, le silence. Sommée par la ministre de la Culture de s'expliquer au sujet de propos qu'elle a récemment tenus, Hanoune, mais également son proche entourage n'ont pas jugé, hier, utile de répliquer. Il n'est pas exclu que les députés du PT saisissent l'occasion de l'examen d'un texte de loi présenté par Nadia Labidi pour riposter. Nawal Imès - Alger (Le Soir) La plénière consacrée aujourd'hui à l'examen du projet de loi relatif aux activités et au marché du livre risque de donner lieu à des échanges loin d'être cordiaux entre les députés du PT et la ministre de la Culture. La présentation dudit texte intervient en effet au lendemain de la publication d'une lettre par la ministre de la Culture dans laquelle elle interpelle Louisa Hanoune, lui demandant d'apporter la preuve de ce qu'elle avançait ou de retirer ses propos. Nadia Labidi a choisi d'adresser une lettre au quotidien Ennahar dans laquelle elle interpelle Hanoune. Il ne s'agit nullement d'une mise au point classique adressée à un quotidien. La lettre en question n'est pas adressée à la publication mais à la première responsable du Parti des travailleurs. Pourtant, cette publication n'est pas la seule à avoir répercuté les propos de Hanoune. Que disait cette dernière ? En faisant le bilan de l'année que vient de passer Bouteflika à la magistrature suprême, Louisa Hanoune a estimé que les affaires de corruption n'avaient pas diminué mais que le phénomène prenait, au contraire, de l'ampleur. Hanoune citera à titre d'exemple le secteur de la culture, affirmant que ce dernier était une parfaite illustration des pratiques douteuses en matière de passation de marchés. Hanoune affirmait que le secteur de la culture était celui où les marchés étaient octroyés à la famille et aux amis, estimant que la fonction de ministre de la Culture et celle de propriétaire d'une boîte de production n'étaient pas compatibles ; évoquant un conflit d'intérêts. Pourquoi la ministre de la Culture a-t-elle attendu une semaine pour réagir ? A-t-elle réellement l'intention de saisir la justice ? Hier, impossible d'avoir une réaction de Nadia Labidi qui sera certainement interpellée aujourd'hui à ce sujet à l'occasion de sa présence à l'APN. Ce qui est certain, c'est qu'il apparaît difficilement imaginable que la secrétaire générale du Parti des travailleurs revienne sur ses propos ou encore moins qu'elle présente des excuses. Plusieurs ministres avaient été pointés du doigt par Hanoune pour ne citer que Khelil et Temmar qu'elle accusait ouvertement d'être à la solde de puissances étrangères. Ni l'un ni l'autre n'avait jugé utile de réagir. Nadia Labidi l'a fait dans les colonnes d'un quotidien qui, tout en publiant sa lettre, fait état d'une information selon laquelle la ministre serait propriétaire d'une boîte de communication dirigée par son propre époux. Que répondra la ministre ? Wait and see ...