Madaure, ou Madauros, antique cité numide devenue romaine, trônant au milieu de terres fertiles arrosées par d'abondantes eaux souterraines et superficielles, continue fièrement de défier le temps et les éléments. Durant ses temps d'opulence, cette ville dont le noyau numide existait déjà au IIIe siècle avant JC, bien avant la conquête romaine, était réputée pour ses moulins de blé et ses pressoirs d'huile d'olives dont les multiples vestiges, encore debout, témoignent de l'ampleur des activités agricoles et de la prospérité économique de cette région. Distant de 7 km de ces vestiges, le chef-lieu de la commune de M'daourouch dont le nom a été probablement «taillé» sur celui de Madauros, se trouve à 90 km de la non moins vieille cité de Thagaste (actuellement Souk Ahras) sur la voie qui conduisait jusqu'à Théveste (Tébessa). Le site historique de Madaure s'étend sur 109 hectares. Les vestiges sont visibles sur 25 hectares dont 7,5 hectares ont fait l'objet, à ce jour, de fouilles. L'essentiel des ruines reste enfoui sous terre Partie intégrante du royaume de Syphax, Madauros passa au IIIe siècle av JC sous le trône de Massinissa. Vers l'an 75, les Romains y fondèrent, sous l'empereur Vespasien, une colonie de vétérans. Patrie de saint Augustin et d'Apulée de Madaure (auteur de l'Ane d'or, premier roman au monde), cette petite ville sera, des siècles durant, un centre de rayonnement culturel grâce à une multitude d'écoles. En l'an 534, la cité est conquise par les Byzantins qui modifièrent son tissu urbain et y construisirent un fort sur une partie de son forum. Parmi les nombreux vestiges bien conservés qui continuent de témoigner du passé glorieux de Madaure, figurent notamment des thermes, des temples païens, trois basiliques et un petit théâtre considéré par les spécialistes comme étant le plus petit théâtre romain au monde. Des vestiges d'huileries et de moulins, découverts presque dans chaque habitation de la cité, témoignent de l'opulence et de l'importance des productions agricoles de sa région. En remontant le Cardo maximus de Madaure, le visiteur passe successivement par des thermes de petites et de grandes tailles, avant d'atteindre l'actuel musée de la ville. Près de celui-ci, un «Foyer des chercheurs» de 50 lits a été érigé et offre aux chercheurs et aux universitaires, notamment ceux de l'Institut d'archéologie de l'université de Bouzaréah (Alger) et de l'université de Constantine un agréable site d'hébergement durant leurs séjours d'étude. Non loin, se trouve la «Maison des bains», une spacieuse construction comptant plusieurs pièces avec des parterres décorés de très belles mosaïques et entourant une cour centrale. Cette bâtisse tire son nom du fait qu'elle est directement attenante aux grands bains de la cité. Tout à côté, le visiteur découvre la basilique puis, juste avant le croisement des deux voies perpendiculaires du Cardo Maximus et du Decumanus, une autre habitation bien conservée avec ses chambres, sa cave, un pressoir d'olives et une mosaïque décorative du sol. A droite du Cardo se trouve l'édifice où était rendue la justice chrétienne avec ses nombreux gradins puis le monument de la sépulture de Madaure. Le long du Decumanus, du côté sud-ouest de la cité, se dresse une imposante demeure dite «du Magistrat» avec ses nombreuses pièces et son réservoir d'eau. Quelque 100 mètres plus loin, se présente une voie parallèle au Cardo qui se termine, d'un côté, par une grande porte dont les vestiges sont toujours intacts et, de l'autre, par une aire circulaire qui faisait office de marché et le forum. Autour du forum l'on peut apercevoir le temple, le siège de la municipalité, les colonnes du tribunal, les vestiges d'une tour, une petite partie d'une sépulture et une autre église se différenciant des autres par sa forme carrée. Tous ces vestiges continuent de défier le temps et révéler la vivacité de cette antique cité dont les péripéties résument presque toute l'histoire du pays. Selon certains chercheurs, Madauros était habitée par environ 10 000 personnes. Leurs principales distractions étaient accueillies par un théâtre qui serait le plus petit de tout le royaume romain avec 1 200 places. La plus grande mutilation subie par la ville a été causée par les Byzantins qui bâtirent une forteresse et autres constructions en puisant les matériaux dans les vieux édifices de la cité. APS JIJEL Mouvement de protestation à Chekfa Les habitants de la localité de Dridra relevant de la commune de Chekfa ont fermé le chemin de wilaya 147C reliant la commune de Chekfa à celle d'El-Kennar au lieu-dit le pont de l'ancien souk en signe de protestation contre la dégradation de leurs conditions de vie qu'ils jugent de plus en plus difficiles. En effet, dimanche dernier, les protestataires de ladite localité ont réclamé la réfection de la route reliant leur localité à l'ancien souk sur une distance de 2 km. Il convient de souligner que les services communaux ont déjà entamé les travaux d'aménagement de cette route qui, faut-il le souligner constitue leur seul accès, il y a quelques mois. Cependant les habitants réclament son revêtement en bitume conformément aux engagements des responsables locaux. Ce mouvement de protestation a lourdement pénalisé les usagers de ce chemin de wilaya qui, faut-il le souligner connaît un dense trafic routier. De nombreux lycéens et collégiens ont séché leur cours. Pour leur part, les habitants de la localité de Tazouda dans la même commune ont bloqué hier le chemin de wilaya reliant ladite commune à celle de Taher au lieu-dit la cave pour réclamer de nombreuses revendications liées à leur cadre de vie. Selon des sources proches des animateurs de ce mouvement de contestation, leur principale revendication touche à l'aménagement de leur quartier et son raccordement au réseau d'assainissement . En fin d'après-midi, la protestation se poursuivait toujours et les routes demeurent fermées en dépit de la tentative du maire de dialoguer avec les animateurs de ce mouvement car ils réclament la présence du wali pour lui transmettre leurs préoccupations.