Les architectes s'organisent autour du Syndicat national des architectes agréés algériens (Synaa). Ils s'indignent contre les conditions dans lesquelles s'exerce actuellement la profession et appellent les pouvoirs publics à réhabiliter le rôle de l'architecte dans le processus de construction. Nawal Imés - Alger (Le Soir) Mécontentement chez les architectes. Ils reviennent à la charge, en revendiquant la révision des barèmes de rémunération de la mission de suivi et contrôle des travaux dans les marchés publics. Une revendication, selon le syndicat, basée sur une étude qui avait été menée en 2001 par des experts financiers et motivée par l'évolution du contexte économique, notamment le pouvoir d'achat et l'inflation. Une demande officiellement a été transmise aux pouvoirs publics en date du 30 janvier 2014, mais qui est restée lettre morte. Ni le ministère de l'Habitat ni celui des Finances n'ont répondu aux attentes des architectes. Le syndicat explique que c'est dans ce contexte qu'il s'est naturellement tourné vers la professio,n en appelant les architectes à «s'indigner de l'insignifiance des traitements qui leur sont réservés par une politique de rémunération qui dénote de l'irresponsabilité dont font preuve les pouvoirs publics». Le syndicat considère que «la médiocrité instaurée comme fatalité compromet, non seulement la qualité des constructions mais aussi le droit à l'apprentissage du métier». Il ajoute qu'il s'agit là d'un «processus qui conduit à nourrir et répandre la précarité et la sous-valorisation des prestations d'architecte». Pour son président, cette situation est «intrinsèque à la formule étude et réalisation» qui favorise la course au gain par des entreprises qui jouissent du consentement des pouvoirs publics. Achour Mihoubi estime, en effet, que le gage d'une architecture de qualité est dans les conditions d'un bon suivi des travaux. Il dit rejeter dans le fond et dans la forme le décret n° 15-19 fixant les modalités d'instruction et de délivrance des actes d'urbanisme. Il y voit une forme de «centralisations» via la disposition liée à l'habilitation des architectes et s'insurge contre la disposition qui écarte l'architecte de la signature du permis de construire, car y voyant «des velléités de dépersonnalisation du statut de l'architecte en le dépossédant systématiquement de ses nobles missions qui établissent son rôle». Ce nouveau formulaire de demande de permis de construire est tout simplement jugé «attentatoire à la qualité de l'architecte».