L'ex-chef du gouvernement et fondateur du parti Tallai Al Houriate, M. Ali Benflis, a pris part hier à Oran, au niveau de l'hôtel Président, au congrès régional de son parti, en préparation du congrès constitutif qui aura lieu les 13 et 14 juin prochain à Alger. De prime abord, il prévient ses militants : «c'est dans un contexte difficile et les défis qui le caractérisent sont nombreux ; c'est avec un état national affaibli, une nation menacée par la discorde, que notre parti est destiné à voir le jour». Amel Bentolba - Oran (Le Soir) Les délégués de dix wilayas de l'Ouest ont pris part aux travaux de ces assises, où ont été désignés les membres qui assisteront au Congrès. L'occasion pour le président du parti de revenir sur la vacance du pouvoir, «avec laquelle le régime politique en place n'a pas compté et qui est venu contrarier et remettre en cause tous ses plans préétablis ; cette vacance au sommet de l'Etat a produit un effet boule de neige puisque toutes les institutions du pays sont dans un état de quasi-cessation d'activité». Après avoir dressé une évaluation inquiétante sur le plan politique, économique et social du pays, Ali Benflis trouve inconcevable que le régime ait cru trouver en l'opposition le bouc émissaire idéal à ses échecs. «Depuis quand le fait de relever une vacance réelle du pouvoir et l'arrêt des institutions représentent-ils une menace pour le pays ? Depuis quand le fait de soutenir que le pays est en jachère et que la gestion des affaires politiques n'est plus assurée équivaut-il à une atteinte à la sécurité nationale ?» Convaincu du rôle que jouera à présent son parti dans le paysage politique, il prévient le pouvoir politique qu'il faudra à présent compter avec Tallai Al Houriate. «D'autres que lui (le pouvoir) ont des rêves, des ambitions et un projet pour le pays, différents des siens ; il devra apprendre aussi qu'il existe désormais un projet de progrès face à la fatalité de l'immobilisme et de la régression à laquelle il entend condamner tout un peuple et toute une nation.» Une situation que l'intervenant juge tragique face à un pouvoir qui se conçoit comme un pouvoir à vie, qui ne recule devant rien, «y compris les dérives les plus extrêmes comme celle d'une succession dynastique dont il teste la recevabilité et la faisabilité de temps à autre», dira le président du parti Tallai Al Houriate. A l'issue de son intervention, sollicité par la presse, M. Ali Benflis invita les journalistes à se contenter de son discours, expliquant qu'il avait d'autres engagements ailleurs.