Le Premier ministre tunisien est, depuis hier, à Alger pour une visite officielle de deux jours à l'invitation de son homologue algérien Abdelmalek Sellal. Le volet sécuritaire et économique sera au menu de cette visite. Salah Benreguia - Alger (Le Soir) Reçu à son arrivée à l'aéroport international Houari-Boumediène par M. Sellal et des membres du gouvernement, cette visite de M. Habib Essid s'inscrit dans le cadre de la concertation politique menée au plus haut niveau par les deux pays depuis plusieurs années. Elle offrira aux deux parties l'occasion de passer en revue les relations bilatérales dans les domaines politique, sécuritaire et socio-économique et d'évaluer le niveau de coopération et de concrétisation des projets communs. La visite de M. Essid intervient trois mois après la visite du nouveau Président tunisien Béji Caïd Essebsi. BCE a d'ailleurs réservé sa première visite officielle à l'étranger à l'Algérie. Un pays voisin mais aussi avec qui la Tunisie a, depuis leurs indépendances, d'excellentes relations politiques et diplomatiques. D'ailleurs, le premier président de la République de la Tunisie post-révolution l'a indiqué lors de son passage à Alger : «Chaque visite effectuée en Algérie est meilleure que la précédente du point de vue entente et résultats». Dans le volet économique, le développement des relations économiques et des échanges commerciaux entre les deux pays est au menu, d'autant que les échanges commerciaux bilatéraux sont en deçà des potentialités qu'offrent les deux pays. L'Algérie a vendu à la Tunisie pour 531 millions de dollars et a acheté pour 429 millions de dollars. «Les deux pays offrent des conditions favorables à la relance d'une nouvelle dynamique économique, à la réalisation des initiatives individuelles et à une implication plus grande du secteur privé dans le processus du développement», selon les récentes déclarations à ce sujet du Premier ministre Sellal. Justement, à propos de l'implication du privé, les opérateurs économiques algériens exportant vers la Tunisie sont montés au créneau pour dénoncer, début janvier dernier, la taxe de consommation de 25% imposée par les autorités tunisiennes aux produits algériens. Et cela en dépit de l'entrée en vigueur de l'accord de libre-échange liant les deux pays depuis le mois de mars dernier. De ce fait, cette «entrave» sera au centre des discussions bilatérales entre les délégations des deux pays. L'autre point, et non des moindres, à débattre est la situation sécuritaire. Là, les deux pays qui font face aux menaces terroristes persistantes, notamment au niveau de leurs frontières, affûteront leurs armes en ce sens que les deux pays accentueront leur coopération militaire via notamment la mise en place de stratégies communes. L'Algérie qui a, hélas, une longue expérience dans la lutte contre le terrorisme, sera d'un atout considérable pour notre voisin de l'Est.