Durant les trois derniers jours, le lait en sachet n'était pas disponible à de nombreux points de vente, ce qui n'a pas manqué d'excéder les habitants. «Un jour c'est la pénurie de carburant, un autre, c'est celle du lait, nous sommes fatigués par ces crises», nous dit un citoyen rencontré devant un des nombreux points de vente dépité de ne pas pouvoir approvisionner son foyer avec ce produit de première nécessité» . Un autre nous dira : «J'ai dû faire plusieurs quartiers, galérer sans pouvoir m'en procurer.» Un autre encore, tout aussi découragé remarque, «chaque fois c'est le consommateur qui est pénalisé» en ajoutant, «on nous reproche d'accentuer la crise en achetant plus que de raison... comment réagir à cette insécurité dans l'approvisionnement ?». Pour en savoir plus sur cette tension sur ce produit indispensable, nous nous sommes rapprochés de différents intervenants dans le circuit de distribution. Nous avons appris que les livreurs, qui achètent au comptant le lait conditionné à l'usine de transformation Onalait de Arib, ont été surpris par l'application récente de la taxe de timbre de 1% jusque-là plafonnée à 2 500 DA. Ils considèrent que si cette taxe est insignifiante sur les factures à petit montant, elle grève dans une forte mesure la part des bénéfices sur les grosses quantités, des bénéfices qui sont de l'ordre de 0,75 DA par litre surtout pour ceux qui livrent à des points très éloignés de l'usine, ce qui engendre des frais de transport importants. Aussi pour tenter de contester cette taxe, un grand nombre parmi les 85 livreurs réguliers agréés se sont abstenus durant ces derniers jours d'approvisionner les points de vente. Finalement, avons-nous appris, après des négociations avec les responsables de l'usine, on est arrivé à un accord et les livraisons ont pu reprendre. Toutefois, l'unité de transformation Onalait de Arib a mobilisé sa propre flotte de camions au nombre de 12 à savoir 4 de 4 000 l et 8 de 6 000 l en plus d'une cellule de 2 000 l pour les interventions importantes en cas de nécessité. Il faut noter aussi que cette unité qui produit 300 000 litres /j fournit du lait demi-écrémé aux wilayas de Aïn Defla, Chlef, Médéa, Tipasa, Blida et du lait entier à la wilaya de Djelfa. A noter aussi que face à une forte demande, l'unité d'Arib n'a pas tous les moyens d'y répondre non pas à cause d'une insuffisance des capacités de production mais à cause d'une insuffisance du quota de lait en poudre alloué, une insuffisance qui serait de l'ordre de 30% selon certaines sources.