Le concours de recrutement des enseignants des trois paliers de l'éducation, dans la wilaya de Bouira, a connu, à l'instar des autres wilayas, un engouement sans précédent. En témoigne le nombre de dossiers déposés pour les 349 postes à pourvoir. Ce sont en effet pas moins de 13 636 dossiers qui ont été déposés auprès de la Direction de l'éducation par des diplômés universitaires en quête d'un emploi stable. Parmi ces 349 postes, le primaire s'est taillé la part du lion avec 175 postes dont 161 pour l'arabe, 10 pour le français et 4 pour tamazight ; pour le moyen, il est prévu 135 postes qui concerneront 9 matières et enfin, pour le secondaire, ce sont 39 postes pour 8 matières. Par ailleurs, ce qui est notable est le nombre de candidats inscrits pour les 161 postes pour l'arabe au niveau du primaire. Ce sont au total, 7 696 candidats qui ont déposé leurs dossiers. Il faut dire que le nombre de postes proposés, ajouté au fait que dans le lycée la langue arabe n'est pas concernée par ce concours, a attiré plus d'un candidat qui ont préféré concourir pour cette matière et dans le primaire plutôt que de déposer leurs dossiers pour les 15 postes proposés dans le moyen. Il y a également cette circulaire ministérielle qui a intégré plusieurs autres diplômes comme ceux des sciences humaines, pour concourir dans cette matière, qui a augmenté le nombre de candidats. Cela étant, rappelons également le cas de tamazight ; cette langue pour laquelle la ministre de l'Education ne cesse de parler en termes d'encouragement pour son enseignement et sa volonté d'aller vers sa généralisation à l'échelle nationale, surtout après la signature d'un protocole d'accord en février dernier à l'occasion de la journée mondiale des langues autochtones, portant sur la promotion de la langue amazighe. A voir le nombre de postes prévus à Bouira, à savoir 14 postes, alors que dans plusieurs autres wilayas, cette matière n'est même pas prévue, l'on se demande vraiment comment cette langue pourra se développer et s'épanouir. Le 5 mai dernier, des centaines d'étudiants et de diplômés en tamazight sont sortis dans la rue pour réclamer plus de postes et l'abolition du caractère facultatif de l'enseignement de tamazight. Pourquoi le ministère n'encourage-t-il pas l'enseignement de cette langue avec plus de volonté et d'engagement au niveau de certaines wilayas berbérophones, à l'instar de Bouira ? Pourquoi la Direction de l'éducation de Bouira ne fait-elle pas des efforts pour ouvrir au moins des classes pilotes au niveau des grandes daïras de la wilaya comme Sour-El-Ghozlane, Aïn Bessem et Lakhdaria ? Autant de questions qui resteront sans réponse tant que nos décideurs continueront à ignorer leurs propres engagements. Et surtout tant que la volonté politique manquera à nos décideurs.