Pour le Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), les innombrables embûches qui entravent l'enseignement de la langue amazighe ont un seul instigateur : les directeurs de wilaya de l'éducation. M. Kebci - Alger (Le Soir) Le secrétaire général de cette institution mise en place il y a 19 ans, est, en effet, on ne peut plus catégorique : la tutelle de l'éducation n'a rien à avoir dans ce qui freine l'enseignement de la langue amazighe. Ce pourquoi, d'ailleurs, dans la journée d'hier, il était question d'un débrayage des enseignants de cette langue à Tizi-Ouzou et d'un rassemblement devant le siège de la Direction de wilaya de l'éducation. Hachemi Assad, qui animait le même jour une conférence de presse de présentation du 8e Salon national du livre et du multimédia amazigh qui s'ouvre samedi prochain à Bouira, ne manquera pas d'arguments pour étayer sa certitude. Il citera le cas de Bouira où la Direction de l'éducation locale n'a sollicité, pour les besoins de la présente année scolaire, qu'un seul poste d'enseignant pour tamazight. Une aberration pour une wilaya de la Kabylie où la demande sociale ne manque pourtant pas. Ce dernier «prétexte», brandi par bien de responsables locaux et de directeurs d'écoles pour user à outrance de ces fameuses dispenses de cours de tamazight et que le SG du HCA tiendra à démonter. «Il y a une très forte demande sociale», affirmera-t-il, se référant aux sollicitations enregistrées à El Bayadh, à Illizi et à Tamanrasset ou encore dans l'Atlas blidéen. Assad dira également prendre acte de l'engagement «solennel» et «fort» de la nouvelle ministre de l'Education nationale quant à sa volonté de généraliser l'enseignement de tamazight dans une démarche qu'il dit vouloir «pragmatique». Il ne tarira pas d'éloges à son égard, affirmant que «Madame Benghebrit est une femme d'engagement et courageuse». C'est un engagement «net, clair et précis» qu'il faut, selon lui, «accompagner avec sérénité, sagesse et par étapes». Et de faire part d'un protocole d'accord à parapher prochainement avec le département de l'éducation qui sera suivi de l'installation d'un comité mixte à l'effet de «détailler la démarche de généralisation de l'enseignement de la langue tamazight». Ceci quoique, tiendra-t-il à préciser, sur le plan numérique, l'enseignement de tamazight a enregistré une «avancée notable» même si géographiquement, il a été recensé un rétrécissement puisque tamazight n'est dispensée que dans 11 wilayas contre 16 à son lancement, en septembre 1995. Informant que le conseil interministériel chargé de la promotion de tamazight ne s'est réuni qu'une seule fois depuis l'installation du HCA, Assad fera part d'autres protocoles d'accord avec d'autres ministères dont celui de la Solidarité nationale, de l'Enseignement et de la Formation professionnels,...