Si l'hydre terroriste ne s'accommode pas de la précaution de l'économie d'atteinte aux droits de l'Homme, la lutte contre ce fléau se doit, par contre, d'être menée dans le respect de ces droits dont le plus élémentaire, le droit à la vie. M. Kebci-Alger (Le Soir) - Cette équation pas facile à résoudre tant le souci étant de trouver le juste milieu, ce qui n'est pas du tout évident, a été, hier dimanche, au centre d'une assemblée générale du groupe africain relevant de l'Union internationale des magistrats. Surtout que, comme le relèvera le président du Syndicat national des magistrats, l'organisateur de cette rencontre tenue à l'hôtel Sofitel, le terrorisme n'est plus local puisqu'il est devenu transnational et menace nombre de nations avec des pays qui en sont les commanditaires et les financiers. D'où, poursuivra Djamal Laïdouni, «la lutte contre ce phénomène devenue la préoccupation majeure du monde entier». Seulement, précisera-t-il, les droits de l'Homme doivent constituer le seul outil de lutte contre ce phénomène qui a étendu ses méfaits aux kidnappings avec demandes de rançons et des pressions sur des Etats. Plaidant pour la nécessité de se conformer à la législation internationale, le président du SNM appellera à l'actualisation de ces législations et à l'élargissement des prérogatives des institutions chargées de la prévention et de lutte contre le terrorisme. Et l'expérience algérienne dans le domaine a été relevée et élevée au rang de modèle. Laïdouni affirmera que celle-ci a été menée en deux temps. D'abord avec le «tout sécuritaire» au tout début du phénomène terroriste durant les années 1990. Une option que Makhlouf Sahel, professeur universitaire, juge comme «une solution exceptionnelle à une situation exceptionnelle» surtout qu'il s'agissait de faire face à une nouvelle donne. Il y a eu, par la suite, l'aspect politique de la démarche avec la solution réglementaire sous forme d'un ensemble de mécanismes législatifs ayant accompagné les politiques de pardon, de la rahma et enfin, celle de la paix et de la réconciliation nationale. Une politique menée de concert d'avec une guerre sans merci contre ceux parmi les terroristes qui ont tourné le dos à cette «main tendue». Cette expérience algérienne, les responsables de l'Union internationale des magistrats et du groupe africain de la même institution ont en pris acte. «Nous avons appris beaucoup de choses de l'Algérie» a, en effet, estimé le président de ce dernier, en appelant à la nécessité d'harmoniser les législations des pays et à partager les expériences. »