La Direction de la jeunesse et des sports de la wilaya de Aïn Defla vient de lancer du 1er au 17 juin courant un programme de baignade à destination des enfants des zones déshéritées. Selon ce programme, les enfants des 18 communes de l'est de la wilaya seront reçus à la piscine semi-olympique de Aïn Defla tandis que ceux de 15 communes de la région ouest seront accueillis au niveau du complexe sportif de Khemis Miliana. La DJS indique que chaque commune acheminera 60 enfants, trois fois durant la période estivale. Toutefois, il n'est pas dit que systématiquement les mêmes enfants feront le voyage trois fois. D'aucuns pensent qu'il est probable que certains ne bénéficieront que d'une seule fois des bienfaits de ces séances de baignades et que sûrement d'autres n'auront pas du tout cette chance. Par ailleurs, on se demande si on s'est interrogé sur l'impact psychologique que vont générer ces baignades chez des enfants dont certains n'ont vu la mer ou la piscine qu'à la télévision et n'ont, pour se rafraîchir, que des oueds à sec durant l'été ou les bassins d'irrigation et autres plans d'eau où nombreux périssent chaque saison durant les grandes chaleurs. Selon ses promoteurs, ce programme est supposé être destiné à sensibiliser les enfants contre les dangers potentiels que recèlent des points d'eau non gardés. N'est-il pas légitime de penser que 3 séances de baignade pour tout l'été n'auront pas l'effet escompté ? N'estil pas légitime aussi de penser que cela va générer et exacerber un sentiment de frustration chez ces enfants par rapport a ceux qui vivent en milieu urbain, à Khemis Miliana ou à Aïn- Defla ou à Miliana ? D'après des parents que nous avons questionnés à propos de ce plan, les avis sont partagés. Pour certains «c'est mieux que rien», pour d'autres «pourquoi pas ne pas relancer les colonies de vacances ?» Pour d'autres encore, «pourquoi ne pas doter ces communes déshéritées de piscines que les enfants pourront fréquenter à loisir et apprendre à nager, ce que beaucoup, d'ailleurs, ne savent pas faire, même devenus adultes».