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Le Soir du Centre
Béjaïa Colloque sur l'intellectuel et militant de la cause nationale Mohand Cherif Sahli
Publié dans Le Soir d'Algérie le 17 - 05 - 2014

Mohand Cherif Sahli, militant et intellectuel politique dynamique de la cause nationale, était à l'honneur dans la vallée de la Soummam. Deux jours durant, l'auteur du Message de Jugurtha est mis par les siens, sur les terres de ses ancêtres d'Ath Waghlis, sous les feux des projecteurs.
Initié par le groupe Géhimab, l'objectif de ce colloque qui a réuni d'éminents spécialistes algériens et étrangers vise à retracer le parcours journaliste, d'éditeur, diplomate, d'historien et d'explorer tous les aspects de ses œuvres. Plusieurs universitaires à l'instar du Dr Karim Sahli, Université de Tizi-Ouzou, le Dr Mohand Akli Hadibi, université de Tizi Ouzou, Zouhour Boutaleb de la fondation Emir Abdelkader, Fouad Soufi du CRASC Oran, Jean Pierre Laporte du CNRS Paris, Abderrahmane Khelifa, agence d'archéologie d'Alger ont participé au colloque.
De nombreuses figures historiques du mouvement national à l'image de Réda Malek, ancien chef du gouvernement, et M. Ali Haroun, ancien membre du Haut Comité d'Etat (HCE), qui malgré leur âge et la maladie ont tenu aussi à marquer de leur présence cet important évènement pour témoigner de l'envergure de cet intellectuel qualifié de «l'une des plus importantes voix de la cause nationale à l'étranger» comme le rappellera Ali Haroun.
L'ex-président de l'APN, Karim Younès, originaire également des Aït Waghlis, ainsi que de nombreuses personnalités à l'instar de Fouad Bouattoura, directeur général du protocole au ministère des Affaires étrangères, Dr Cheikh Bouamrane, ancien président du Haut Conseil islamique, Abdelmadjid Chikhi, ancien directeur des Archives nationales, Mohamed Boutaleb de la fondation Emir Abdelkader, Zahir Ihaddaden, ancien directeur de l'Institut du journalisme d'Alger étaient également présents à la rencontre pour rappeler les valeurs de cette éminente figure de la cause algérienne dont «la reconnaissance demeure insuffisante par rapport à tout ce qu'il a fait pour le pays» , a-t-on témoigné. Prenant la parole à l'ouverture des travaux, le professeur Djamil Aissani a d'emblée déploré qu'aucune institution scientifique, université ni centre de recherche n'ait pris l'initiative d'analyser les œuvres de Mohand Cherif Sahli.
«Il faut attendre la région de Sidi-Aïch pour prendre une telle initiative. Pourtant le Message de Jugurtha, l'Emir Abdelkader, chevalier de la foi ou décoloniser l'histoire sont toujours des sujets d'actualité. Aujourd'hui, il ne s'agit pas de lui rendre hommage ou de le réhabiliter. Il s'agit de remettre les pendules à l'heure», martèle dans une brève déclaration d'ouverture lourde de sens, le professeur Djamil Aïssani.
Dans son intervention, Rédha Malek, l'ancien chef du gouvernement, s'est dit impressionné par la rencontre qui honore la vallée de la Soummam. «Honorer un intellectuel d'une grande envergure vous donne du baume au cœur. Un encouragement aux intellectuels qui ont joué un rôle d'avant-garde dans le combat libérateur du pays», dira Réda Malek tout en qualifiant Mohand Cherif Sahli de «premier grand personnage de la critique de l'histoire et de la pensée». «Il n'a pas cessé de penser à son peuple auquel il s'identifie. Il a réfléchi sur ses racines et ses origines. Il est remonté jusqu'à l'Antiquité pour retrouver et faire connaître l'histoire de son peuple à travers ce grand héros Jugurtha. Faire connaître le peuple numide et ses héros avant Jugurtha (...) l'histoire de l'Algérie dans sa continuité et son unité», a soutenu l'ancien chef du gouvernement.
Me Ali Haroun, ancien membre du HCE, a souligné dans son intervention le rôle important des intellectuels algériens dans le combat libérateur du pays. «On parle souvent de moudjahed les armes à la main, mais au cours de ce colloque, je veux rappeler le moudjahed de la plume et de la pensée. Evoquer le nom de Mohand Cherif Sahli constitue un pas important dans l'écriture de notre histoire», estime Ali Haroun. «Des Algériens ont combattu les armes à la main mais d'autres aussi ont lutté autrement à leur façon», fait observer l'orateur avant de mettre en exergue l'important rôle de Mohand Cherif Sahli durant la révolution à travers ses nombreux écrits et ses ouvrages. «Les œuvres de Mohand Cherif Sahli témoignent de son combat. Evoquer M. C. Sahli, pas uniquement comme militant du FLN et de la cause nationale mais comme acteur de la révolution en portant la parole, la voix de l'Algérie combattante à l'étranger», affirme Ali Haroun. Dans une déclaration, Karim Younès, présent au colloque, affirme que «Mohand Cherif Sahli est de la lignée des Abane, Krim, Aït Ahmed et de tous ceux qui ont pensé, initié la lutte armée après avoir épuisé la voie de la raison dont les événements du 8 Mai 1945 puis la grande mascarade électorale de 1948 ont sonné le glas». «Il ne restait pour les hommes de paix de la trempe de M. C. Sahli, que le recours à la guerre pour arracher les droits d'un peuple à vivre libre et souverain à réhabiliter son identité, sa culture, sa langue et prendre en main sa destinée historique. Une lutte menée avec des armes à feu mais aussi par des hommes dont la plume a fait des ravages notamment au plan international. L'un des plus prestigieux d'entre eux fut le Professeur M. C. Sahli dont nous célébrons aujourd'hui la mémoire avec beaucoup de respect et de considération, valeurs dont le moudjahed s'est toujours prévalu toute sa vie durant y compris vis-à-vis de ses adversaires et ennemis politiques (...) L'histoire de notre pays doit retrouver toute sa mémoire ancienne et récente. En reconnaissance à tous ceux qui l'on protégée de l'oubli et finalement fait entrer la dignité d'un peuple qui s'obstine à renier ses racines, son identité et sa liberté au panthéon de l'histoire humaine, célébrons par le recueillement et l'examen de conscience la lutte de nos aînés, de tous nos aînés dans le respect et la ferveur», conclut l'ancien président de l'APN qui en appelle au respect «de la mémoire de tous ces personnages de légende». Settar Ouatmani de l'Université de Béjaïa, dans son portrait de l'historien, s'appuyant sur des témoignages de l'historien Mohamed Harbi et du militant de la cause nationale, Mabrouk Belhocine, est revenu sur les accusations de berbériste à l'encontre du militant à la sortie de son livre le Message de Jugurtha par la direction du MTLD. «L'historien Mohamed Harbi rapporte dans son témoignage qu'à la fin des années 1940, à la sortie du Message de Jugurtha, la direction du MTLD et Messali Hadj lui ont demandé, parce qu'il connaissait Mohand Cherif Sahli, de faire très attention à lui pour le motif qu'il est accusé indirectement de véhiculer des thèses berbéristes. Il l'accuse même d'avoir ce qu'on appelle "un parfum d'anti-arabisme" (...) Mabrouk Belhocine avance que même la sortie de l'ouvrage aurait été sabotée par la direction du parti pour les mêmes thèses de berbériste», dira Settar Ouatmani dans sa communication.
L'un de ses neveux, le Dr Djamel Sahli, a, dans une communication, présenté une brève étude bio-bibliographique sur Mohand Cherif Sahli. Né le 6 octobre 1906 à Tasga, commune de Souk Oufella, dans la tribu des Aït Waghlis (vallée de la Soummam). Il obtient à l'université de la Sorbonne (Paris) une licence de philosophie et une agrégation. Enseignant la philosophie dans plusieurs lycées parisiens (de 1930à1939, puis 1950), il rencontre durant cette époque Mostefa Lachref. Il s'engage dans la lutte pour la cause nationale. Il devient journaliste, critique et fondateur-édtiteur de journaux : El Ouma, El Ifriquia, El Hayat et Résistance algérienne. En 1947, il finalise «le message de Jugurtha» et «l'Emir Abdelkader, chevalier de la foie». En 1955, il devient membre de la commission presse de la fédération FLN de France, chargé par Abane Ramdane de «travailler» l'opinion française.
De 1957 à 1962, il est nommé représentant permanant du FLN, puis ambassadeur du GPRA dans les pays scandinaves. Au lendemain de l'indépendance, il occupe les fonctions de directeur des archives, puis ambassadeur de l'Algérie en Chine, Corée du Nord, Viêtnam puis en Tchécoslovaquie (1971-1978). Admis à prendre la retraite en 1978, M. C. Sahli est décédé le 4 juillet 1989. Il est enterré au Carré des Martyrs d'El Alia.
A. Kersani
Aïn Defla
Le secteur de la santé dispose de 4 scanners toujours non opérationnels
Les secteurs sanitaires de la wilaya de Aïn Defla, à savoir El Attaf, Aïn Defla et Miliana disposent chacun d'un scanner acquis il y a 4 ans mais dont la population ne bénéficie pas des services. Les patients sont orientés vers les Centres d'imagerie privés.
Les honoraires pratiqués varient entre 4 000 et 8 000DA ce que beaucoup de familles ne peuvent débourser même pour les assurés sociaux car le taux de remboursement reste dérisoire.
Voilà donc des équipements publics chèrement acquis, à coups de milliards, pour le prestige puisque personne n'en profite. Tous les ministres qui ont effectué des visites dans la wilaya ont été questionnés à ce sujet et tous ont fait la promesse d'affecter des radiologues, promesses vaines puisque aucun spécialiste n'a encore été affecté à ce jour. «On ne dispose pas de radiologues», nous a répondu un ministre de passage dans la wilaya. Est-ce un aveu public de l'incapacité de l'enseignement supérieur à former ce type de spécialistes ? D'où viennent alors ceux qui s'installent dans le secteur privé ? Où ont-ils été formés ?
Dans la wilaya de Aïn Defla, des scanners installés et non opérationnels, mais aussi un service d'anatomo-pathologie créé il y a des années, lui aussi non opérationnel puisque les patients sont orientés vers des officines privés dont les honoraires sont à la charge des patients ou de leurs familles. La situation des patients qui souffrent d'insuffisance rénale et hémodialysés n'est guère reluisante.
Face à un accroissement du nombre de cas, les services d'hémodialyse dans le secteur public qui ne peuvent répondre à la demande sont obligés d'opérer des réductions des temps de branchement ou du nombre de séances, faute de générateurs ou de personnel.
Pourtant, à El Attaf et à Khemis Miliana, deux investisseurs agréés par le ministère de la Santé ont acquis chacun 11 générateurs avec les équipements y afférents. Selon nos informations, ces nouveaux centres ne prennent en charge que les assurés de la Casnos et des services sanitaires de l'ANP. Les affiliés à la Cnas ne sont pas pris en charge parce que cette caisse n'a pas répondu favorablement aux demandes de convention émises malgré l'agrément du ministère de la Santé... à ne rien comprendre. Il y a lieu de signaler aussi qu'à Khemis Miliana, un centre d'aide et de désintoxication pour les toxicomanes a été réalisé achevé à coups de milliards aussi mais toujours fermé. Selon le directeur de la santé, il y a eu une erreur dans l'affectation des budgets. Il nous avait expliqué que le centre avait été doté d'équipements médicaux alors que le centre est destiné à accompagner les patients en leur offrant un cadre de vie et non un centre de traitement médical et que la procédure de requalification et de changement d'intitulés des opérations est longue. Les patients doivent donc attendre.
Toujours dans le domaine de la santé public, à l'initiative du ministère de l'Intérieur et de la Protection civile, une vaste opération pour une campagne de dépistage de diverses pathologies va être lancée de juin à septembre prochain en collaboration avec des équipes médicales. Cette campagne cible les zones intérieures déshéritées de 9 communes sur les 36 dans 7 des 14 daïras que compte la wilaya.
Karim O.
TIZI-OUZOU
Le siège de l'APC d'Illoula Ou Malou fermé depuis mardi
Entamé mardi dernier, le mouvement de protestation du village Aït-Aziz dans la commune d'Illoula Ou Malou, à 60 km au sud-est de Tizi-Ouzou qui s'est soldé par la fermeture du siège de leur APC, s'est poursuivi jusqu'à jeudi, et ce, pour une durée indéterminée.
Pour surseoir à leur action, les manifestants exigent des autorités locales la satisfaction d'une plateforme de revendications liées à l'amélioration de leur cadre de vie.
Les banderoles brandies par les habitants évoquent une gestion sélective de la commune et font état de marginalisation et de mépris à leur égard par leur exclusion des différents plans de développements communaux en dépit de promesses qui se font attendre selon eux.
Pour preuve, l'unité de soins de leur village, un projet remontant aux années 1990 attend encore son ouverture retardée pour cause de non-achèvement des travaux qui traînent en longueur. Alors qu'une réunion d'évaluation était programmée hier pour suite à donner au mouvement, des citoyens du village évoquent un durcissement de la protestation si aucune suite n'est réservée à leurs doléances. Cela alors que le P/APC appelle au dialogue avec les habitants en colère afin de dénouer la crise tandis que ces derniers interpellent les autorités sur leur situation.
Dans ce sillage, une autre source évoque l'initiative de ces citoyens de faire adhérer d'autres villages à leur action, estimant que leur localité n'est pas la seule «à être victime d'ostracisme», de la part de l'APC.


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