Ahmed Ouyahia reprend officiellement son poste de secrétaire général du Rassemblement national démocratique dès aujourd'hui. Un retour décidé il y a quelques mois déjà en haut lieu et qui s'effectue, en ce 10 juin 2015, au cours d'une session ordinaire du conseil national du parti qui se tient à la Mutualité de la Centrale syndicale à Zeralda. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Une session ordinaire à l'origine mais qui, à la faveur de la démission de Abdelkader Bensalah de son poste de secrétaire général, le 28 mai dernier, se transforme en session extraordinaire. Tout se résume, comme ordre du jour, à la constatation de la vacance du poste, après le départ de Bensalah, et à l'élection de son successeur, Ahmed Ouyahia. L'ancien chef du gouvernement et actuel ministre d'Etat, directeur de cabinet de la présidence de la République retrouvera donc un poste qu'il avait quitté, sous la contrainte, début janvier 2013. Avant cette date, à savoir le 3 septembre 2012, Ouyahia avait quitté également son poste de Premier ministre. D'aucuns avaient vite conclu alors à la fin politique de celui qui détient le record des nominations à la tête du gouvernement, six au total depuis 1995, et qui a dirigé, sans discontinuité, le RND de 1998 à 2013. Or, ce ne sera qu'une traversée du désert d'une courte durée. Il revient en effet au moment où on l'attendait le moins : dès le 12 mars 2014, à la veille du lancement officiel de la campagne électorale pour la présidentielle. Ce jour-là, Abdelaziz Bouteflika nommera Ouyahia au poste qu'il avait déjà occupé sous Liamine Zeroual, à savoir directeur de cabinet de la présidence avec le titre de ministre d'Etat. En réalité, il viendra redonner un sens à cette fonction, complètement «dévalorisée » depuis le départ du défunt Larbi Belkhir. Avec la maladie de Abdelaziz Bouteflika, il était même plus qu'urgent de mettre un homme qui a assez de stature pour diriger la première institution du pays. Quasiment relégué au rang de figurant sous Moulay Guendil, le poste de directeur de cabinet retrouve toute son importance avec l'arrivée d'Ouyahia. Et c'est absolument le même objectif recherché, du côté du RND, cet autre grand parti du pouvoir, devenu complètement «inaudible» sous la direction de Abdelkader Bensalah. «Il était inadmissible de continuer à subir les frappes quotidiennes de l'opposition sans réagir. D'où la décision de stabiliser le FLN et de mettre quelqu'un de costaud à la tête du RND. Surtout en prévision de proches échéances politiques, comme la révision constitutionnelle prévue en automne. La maladie du Président ne permet pas en outre de laisser le terrain vide», nous résume une source très bien informée.