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Tendances
Dérision en si bémol
Publié dans Le Soir d'Algérie le 24 - 06 - 2015


Youcef Merahi
[email protected]
François Hollande a pris la peine de venir, le temps d'une escale à Alger, Alger capitale de l'Algérie, nous rendre visite. C'est toujours bon de recevoir des visiteurs, surtout de la trempe de celui-ci, ce qui tend à exporter l'hospitalité made in bladi. Moi, je le trouve sympathique, ce François ! Il a la bouille d'une personne qu'on aimerait avoir comme pote, genre pote de la fac. Un pote pour la tournée des popotes ! Coq Hardi, Quat'zarts, Mère Michelle, Perkin's... Stop, ya kho, ces îles heureuses n'existent plus, réveille-toi ! Enfin, un pote avec lequel on pourrait aller se faire un resto sympa : une belle paella en bord de mer ou un plat d'escargots (le bebbouche oranais) en sauce piquante ; et se taper une franche rigolade, un peu paillarde sur les bords. Sauf que François Hollande est tout de même le Président de la France, ce pays vers lequel nous «queutons» afin de bénéficier du fameux visa Shengen ; vous voyez, bien sûr, de quoi je parle.
Il est aussi le Président d'un moment terrible pour les Français : plus de trois millions de chômeurs, selon les derniers chiffres. Peu importe, un job de garçon de café là-bas, dans un café parisien, vaut mieux que le job de toubib dans un hôpital algérien. Si, si, il y a des cas comme ça. Cherchez autour de vous, vous en trouverez, j'en suis sûr. Ah, les postes les plus courants sont les postes de vigile : suivez mon regard ! Il est là, le François. Je le sens à portée de main. Abordable. Souriant. Un bon vivant ! Tellement bon vivant qu'il avait une nana officielle, celle de tous les protocoles, et une nana officieuse, celle du scooter et du casque d'adolescent. Comment ne pas le trouver sympa, ce Président ! Il fait sa politique sans relâche, quitte à foutre en l'air un second mandat que de se cacher derrière un mensonge, comme l'avait fait, en son temps, le Clinton américain, le cow-boy de la drague.
Chez nous, la classe politique – juste avant la grande parenthèse du mois sacré – était fébrile. Je la sentais inquiète. Troublée. Emotionnée. Mais que vient faire François Hollande chez nous ? Bou questiou ! Alors, gros malins de la presse, que vient faire Hollande chez nous ? Simple visite d'amitié ? Oui, zid ya khouya ! (Je mets de côté le «kho», ya Magani, «khouya» est plus de circonstance.) Moi, j'ai réfléchi jusqu'au s'hour à cette problématique. Je pense pouvoir vous offrir quelques pistes de réflexion pour vos neurones absorbées par l'appel charnel de la zalabia boufarikoise. Pidabour, François Hollande n'est pas là pour régler la question de la succession de Boutef. Il n'en est pas question. Pour la simple raison que cette question est déjà réglée : la succession de notre Président est déjà réglée. Il succédera à lui-même pour un autre mandat, je n'ose pas donner le chiffre. Tant les suffrages des urnes lui seront favorables, il sera notre Président. Puisque la Constitution a tranché le nombre de mandats. Ouais, Boutef succédera à Boutef ! Le cerveau roule à cent cinquante à l'heure, l'Algérie aussi. Aussi, la question de la présidence est réglée définitivement. Il n'y a qu'à écouter ceux de l'Alliance présidentielle ! Sauf que Hollande nous pose un problème de sémantique : il a utilisé le terme «alacrité» qui a fait réagir tout le monde. Il n'y a pas de quoi fouetter un chat, c'est juste une question de sémantique protocolaire. Un euphémisme, si vous voulez. «L'alacritisme» est présidentiel, un point c'est tout ! Nous autres, les damnés de la plume journalistique, ne sommes que des paumés du petit matin. Mais revenons à nos moutons. Hollande est là pour trouver une solution au dilemme de la JSK. Ouais, messieurs, il a réfléchi au torchon qui brûle entre les anciens joueurs de la JSK et Hannachi, ancien joueur de la JSK lui aussi, mais néanmoins président depuis de très longues années. Hollande est contre le maintien de Hannachi, il est le grand inspirateur des grandes marches populaires de Tizi. Du reste, un richissime Qatari est attendu dans les jours prochains pour prendre en main le destin de la JSK ; il aura dans sa Samsonite un tas de pétrodollars, une liste de joueurs internationaux, on parle de Messi, de Neymar, du chevelu du PSG (j'ai oublié son blaze), du gardien de but de la Juve, et d'autres encore ; et, bien sûr la liste des titulaires de postes à rente morale. Hollande a suggéré à nos décideurs de noyer le marché pour ce mois sacré de Ramadhan. D'ailleurs, vous aurez remarqué qu'à l'inverse des années précédentes, les prix sont plutôt à la baisse. La solution était simple : l'offre doit excéder la demande sociale. Et l'affaire est jouée ! Ainsi, le porte-monnaie est en paix et l'estomake rassasié du f'tour au s'hour. Avalons à tour de cuillères et vive les marchés de proximité ! Il n'y a pas que ça : il y a les couffins et les restos Rahma, le peuple n'a pas faim, hamdoullah ! Hollande a déposé une gerbe de fleurs là-haut, à Ryad-el-Feth ! Allah Yarhem chouhada ! Mais le constat qu'il a fait du gouffre commercial d'à côté est implacable. Ce trou doit être comblé, de quelque façon que ce soit ! Même en le bétonnant, ce qui est une solution : on en fera un terrain de jeux pour les bambins de la houma d'à côté. Pourquoi pas une patinoire pour les mordus de la glisse ? Pourquoi pas une piscine géante pour les mordus de la «mouriska», ce plongeon made in bladi ? Génial ce François ! Un simple coup d'œil et le voilà parti pour une prospective du diable. Après la Symbol oranaise, Hollande a ramené, comme un courant d'air, la Peugeot, celle-là même qui a fait le bonheur d'âmmi Rabah, la «Fatma», celle qui créait en nous l'envie d'être des bourgeois au temps des années communisantes. Hollande souhaite qu'elle soit, également, oranaise. Allez savoir pourquoi ? Pour ne pas faire de jaloux. Rinou ici. Pidjou à côté. Comme des jumeaux. Nous autres Algériens, fiers comme des coqs gaulois, nous chanterons à tue-tête : «Dernaha, dialna.» Je ne peux que remercier le François pour autant de sollicitude ; puis, il me permettra de changer, enfin, mon asiatique de voiture. Une Pidjou m'irait bien. Je rêve de posséder une 404, avec trois réveils et le toit ouvrant. Vitesse au volant ? Et alors ? Au volant ou ailleurs, pourvu que ça roule. Et la 404 roule à merveille, puisqu'elle fait encore le bonheur de certains de chez nous. Je me demande si Hollande a pensé au gaz de schiste. Le gaz de schiste ? Chut ! On n'en parle pas. Ce n'est pas le moment. Consommons d'abord le conventionnel, puis on verra. Non, il n'ira pas à In Salah. Il n'a rien à faire là-bas. Mais on l'emmènera bien visiter l'autoroute Est-Ouest, il verra qu'il ne s'agit en fait que de petites ornières. Rien de plus ! Puis dans la C5 qui l'y emmènera, il ne verra que du feu. La suspension des Citroën est l'une des plus fiables au monde. Tiens, une autre idée qui germe. Comme ça ! Après la Pidjou, on devrait penser à une usine de «mentage» de la Citroën, made in bladi, n'est-ce pas Monsieur le Président de Faffa ? On ne va pas lui présenter tous les dossiers à la fois. Il faut une prochaine fois. On doit encore tester notre hospitalité : couscous, petit-lait, dattes. Il ne faut pas avancer tous les pions d'un coup, il faut faire de la politique. Du moins, un peu de politique ! Moi, cette fois-ci, j'ai tenté une chronique sous forme d'une dérision. Juste pour dire que les paumés du petit matin peuvent aussi avoir un peu d'esprit, Monsieur le Ministre. Voilà, j'ai fait tout faux Mohand U Chavan, et vogue la galère !


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